À la barre du tribunal d'Amiens, c'est l'oncle de la petite qui comparait. Le dossier est sordide. Accro à l'héroïne à cette époque, de même que sa concubine, il gardait le bébé à son domicile. « C'est vrai que j'ai un caractère irascible, et avec les stupéfiants, ça s'amplifiait », dit-il. Le trentenaire essaie de minimiser les violences. Il ne convainc pas.
Une autre victime
La présidente rappelle comment il la secouait, alors qu'elle se trouvait dans son cosy (elle y passait ses nuits), comment sa tête se cognait sur les parois en plastique ; elle rappelle les déclarations de la concubine (qui n'est pas poursuivie), les « fortes claques », la « tête qui a heurté la porte d'une armoire le soir du drame . » Le prévenu avoue juste l'avoir secoué quelques fois, et l'avoir fait tomber un jour. Sa défense n'est pas facile à tenir. D'autant qu'il y a une autre victime : le fils de sa concubine. L'enfant avait entre 3 et 5 ans au moment des faits, en 2008 et 2009. À l'hôpital, un médecin note de nombreuses traces de coups et des traces aux poignets et aux chevilles, comme s'il avait été attaché. Le beau-père reste sur sa position : « Il est déjà arrivé que je le corrige, mais sans que je lui casse quelque chose. (...) Et j'évitais de taper sur le visage », dit-il, très maladroitement.
Née accro à l'héroïne
Toujours en couple, l'accusé et sa compagne ont eu une petite fille. Elle a été placée dès la naissance elle aussi, puisqu'elle est née accro à l'héroïne.« C'est un dossier de misère, morale et matérielle », commente le procureur Françoise Dalle. M e Zineb Abdellatif, l'avocate du prévenu, ne s'est pas attardée sur les faits mais sur la personnalité du trentenaire. « Un homme qui a du mal à s'exprimer », un « ours », « qui comprend que ce qu'il a fait est mal ».
L'homme a été condamné à deux ans de prison ferme.
http://www.courrier-picard.fr/region/l-oncle-violent-condamne-a-deux-ans-de-prison-ia0b0n122414
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