1200 kg de cannabis dans la petite maison dans la prairie

Trois jours de procès, dix prévenus dont le présumé cerveau manque à l’appel et surtout une saisie record pour ces dernières années de 1 200 kg de résine de cannabis. Le procès qui occupe depuis mercredi matin la 16e chambre correctionnelle est un modèle du genre. Du pain béni aussi pour le président Jean-Hugues Gay qui connaît le dossier comme sa poche. Chose relativement inédite, il ne s’agit pas là d’un go-fast mais d’une planque dans un village de quelques centaines d’âmes à la lisière du Rhône et de l’Isère. Pact. Dans la maison achetée en décembre 2010 par Nabil Saber, un Vénissian trentenaire, à la suite de dix mois de filochages, d’écoutes et de recoupements la DIPJ (police judiciaire) et le Gir (groupement d’intervention régional) ont décroché le gros lot en investissant le pavillon en octobre 2011. Ils auraient sans doute pu intervenir en juillet et août où des petites quantités étaient livrées mais, bien rencardés, les limiers ont attendu le bon moment.

Un fusil-mitrailleur, des pistolets et autres gilets pare-balles

Dès lors, les « tombées » dans le milieu de Vénissieux se sont succédé en quelques semaines pour reconstituer l’architecture d’un trafic international d’envergure. Une architecture complexe dans laquelle selon l’accusation chacun des mis en examen avait peu ou prou un rôle déterminé. Rida Bouriala, faisant l’objet d’un mandat d’arrêt, décrit comme le chef d’orchestre mais aussi un informaticien stéphanois sorte de monsieur loyal, Saber dans le rôle omniprésent de « nourrice », Muller le convoyeur, des « ouvreurs » et quelques revendeurs.
Aujourd’hui, chacun tente de tirer son épingle du jeu avec souvent des souvenirs à géométrie variables mais la réalité du dossier, elle, est constante. Il y a ces appels, ces voyages en équipes à bord de voiture louée avec une boulimie surprenante.
Pas moins de 24 véhicules réglés en liquide aux agences et épuisées par le nombre de kilomètres effectués, une villa curieusement louée à Dardilly par l’informaticien de Saint-Etienne et au final des hommes ayant la particularité pour la plupart d’avoir déjà été condamnés dans des affaires de stups.
À présent, chacun joue sa participation sachant qu’au-delà de la saisie record de cannabis, les enquêteurs ont également retrouvé dans la maison de Pact, un des sacs contenant un fusil-mitrailleur, des pistolets et autres gilets pare-balles. Une découverte dont les petites mains se seraient bien passées.

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