« Notre vie tourne autour de Blanche, nous vivons à un rythme de fou », confie le papa, conducteur SMUR et aide-soignant à l’hôpital de Saint-Dizier. Un quotidien épuisant pour des instants de joie fugaces quand Blanche parvient à faire pipi dans les toilettes ou à prononcer quelques mots.
Le 18 juin, l’école privée Bradfer, où elle est scolarisée à Bar-le-Duc, organise une sortie au Tipi Park, à Velaine-en-Haye. Deux classes de moyenne section y participent, en présence de deux institutrices, cinq parents et de Christian, accompagnateur de Blanche.
« On a été reçu par le directeur, je lui ai dit que ma fille était autiste, il m’a répondu qu’il avait l’habitude », témoigne Christian. Les écoliers s’équipent de harnais par petits groupes. Blanche en fait partie mais rejette le système au bout de vingt minutes. « Un opérateur a réussi à la mettre en confiance, elle a commencé l’activité mais le jeu des mousquetons était trop difficile pour elle », poursuit le papa, qui monte alors sur la structure pour l’aider.
Un comportement contraire aux règles de sécurité. « Comme ma fille n’était pas autonome, l’opérateur m’a dit de partir. On a fini sur une aire de jeux en plein soleil… », décrit Christian, écœuré, lequel souhaite parler au directeur.
« Il enfreignait les règles de sécurité »
Dans l’énervement, la discussion tourne court. « Je voulais trouver une solution pour que Blanche soit heureuse car les autistes sont toujours à la recherche de sensation. Il m’a dit sur un ton agressif que c’était toujours la même chose avec les handicapés. J’avais les larmes aux yeux. À part le moment du repas, je suis resté sur un banc avec Blanche jusqu’à 15 h. On a eu l’impression d’être des pestiférés ».Joint au téléphone, le directeur du parc, Pierre Pawlak, dénonce « l’impatience » du père. « On accueille beaucoup d’enfants avec des programmes adaptés. Pour que ça fonctionne, il faut juste de la bonne volonté. Mon opérateur a demandé au papa de descendre du parcours car il enfreignait les règles de sécurité. Ce dernier a été limite insultant. Quand je reçois des personnes handicapées, j’engage ma responsabilité d’exploitant. Si on avait été prévenu de la présence de la fillette, j’aurais mis un personnel pour qu’on s’occupe d’elle. Mais là, le papa a eu un problème de comportement avec sans doute le sentiment d’être regardé en permanence. Je suis malheureux pour lui ».
Avec le recul, Christian a du mal à digérer cette « journée d’enfer ». Frustré de ne pas avoir pu procurer de plaisir à Blanche. Une fillette reconnue par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de la Meuse. Et suivie, en alternance avec l’école, par une structure pilotée par le Dr Eumont, au CHS de Fains-Véel. « L’équipe fait un travail remarquable. Les progrès s’installent même si on sait que le handicap restera toujours », conclut Christian. Le lourd combat de toute une vie.
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/07/04/l-impression-d-etre-des-pestiferes
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