samedi 13 juillet 2013

Son fils manque de perdre un œil: 4 ans après, les assurances trainent

Nul n’est à l’abri d’un accident dans une grande surface. Si certains peuvent prêter à rire comme une glissade sur une feuille de salade traînant au sol, d’autres sont beaucoup moins cocasses, comme l’histoire de Bastien Lindon*.
Tout commence il y a quatre ans en septembre 2009 : il fait tranquillement ses courses en famille dans la grande surface Carrefour Cernay.
Dans les allées du magasin, le petit Luc*, quatre ans, suit ses parents lorsqu’ils arrivent en bout de rayon, tournent pour passer dans le suivant. Peu après virage, le garçonnet heurte un crochet qui suspend des articles en tête de gondole et s’ouvre au niveau de l’orbite. Résultat : une plaie plutôt profonde, située deux centimètres en dessous de l’œil.
L’enfant sera ensuite conduit aux urgences par ses parents où la blessure sera suturée. « Ma priorité a été de faire soigner mon fils et non de régler toutes les formalités. Quand je suis revenu dans le magasin, la disposition du rayon avait déjà changée » explique le père de famille. Une bonne chose a priori pour ne pas qu’un autre incident se produise.
Après avoir fait soigné son fils, constaté les blessures par un médecin et signalé l’indicent au magasin, quarte années s’écoulent…
Un courrier avec quatre ans de retard
Jusqu’ici tout allait bien, mais fin juin Bastien reçoit une lettre de son assurance lui expliquant qu’il doit prouver le « caractère anormal » du crochet sur lequel s’est blessé Luc sans quoi il ne sera pas couvert en cas de complication liée à la blessure.
Ce courrier qui arrive avec quatre années de retard l’a laissé pantois : « J’ai relu plusieurs fois la lettre pour comprendre finalement qu’on me demande de prouver la dangerosité du crochet… quatre ans après. »
« C’est indigne de Carrefour »
« Je trouve ça inadmissible. Je ne leur ai jamais demandé un centime d’indemnisation alors qu’il y a un préjudice esthétique. Tout ce que je veux c’est que mon fils, en cas de complication, soit couvert jusqu’à sa majorité, s’il venait à avoir une infection ou pire à perdre son œil. Quel manque d’élégance, ce n’est vraiment pas à la hauteur de l’image de marque d’une grande enseigne comme Carrefour. »
Bastien est d’autant plus énervé qu’il souligne un manque de considération de la part des assurances, une attitude qui le révolte : « Je refuse de mettre un genou à terre car il s’agit de mon fils et je veux qu’il puisse être couvert, je veux également dénoncer ces procédés au cas où ça arrive à d’autres ».
Bastien a changé d’assurance depuis l’accident, ce qui ne facilite pas les choses car si le dossier est toujours ouvert dans son ancienne agence, celle-ci serait plutôt pressée de le clore, n’ayant plus l’intéressé comme client.
Après avoir obtenu un rendez-vous dans le magasin concerné, Bastien se retrouve dans une impasse, dépassé par la complexité juridique de l’affaire, et il s’inquiète de voir son dossier classé. Attendant aujourd’hui une réponse de l’enseigne et de son assureur, il est prêt à s’engager à ne demander aucune compensation financière au magasin sauf si complication il y a pour son enfant. Affaire à suivre.


L'ENSEIGNE FAIT LE MAXIMUM
Du côté du magasin Carrefour, on assure avoir fait le nécessaire. « Nous avons fait une déclaration dans les règles au moment de l’accident. Maintenant ce n’est plus du ressort du magasin, c’est une histoire entre assurances. »
« Quatre ans après, nous avons quand même pris le temps de recevoir et d’écouter le monsieur. Nous ne mettons pas la pression sur notre assurance, l’objectif c’est que ça se passe bien pour tout le monde, nous explique-t-on. La sécurité de nos client est primordiale.


http://www.lunion.presse.fr/region/son-fils-manque-de-perdre-un-oeil-4-ans-apres-les-ia3b24n152581

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