De grosses larmes inondent les joues de Martine quand elle repense à son ami Didier. «Sa mort n’est pas normale. Il s’est passé quelque chose.»
Didier Lhomme est décédé le 26 mai à l’hôpital du Bon-Sauveur. La veille, il avait été admis au service d’accueil des urgences spécialisées, le SAUS. Martine Lafont, qui était pour Didier «comme un genre de sœur», raconte : «Le 1er mai, il a fait une mauvaise chute à son domicile de Saint-Juéry. Les pompiers lui portent secours. D’Albi, on l’a envoyé au CHU de Rangueil, en neurologie, parce qu’il avait un traumatisme crânien. Il est resté 15 jours en soins intensifs, mais l’hématome s’est résorbé, alors son frère Bruno a demandé son transfert à l’hôpital d’Albi pour qu’on puisse lui rendre visite.» Didier Lhomme ne restera que trois jours au CH d’Albi où il aurait posé des problèmes. «Il se baladait la nuit. Il avait l’habitude de prendre du Seresta. Je ne comprends pas qu’on ne lui ait pas administré ce somnifère. Tout ça ne serait pas arrivé», pense son amie.
Pour les médecins de l’hôpital, l’état de Didier relève davantage d’une prise en charge psychiatrique. Le samedi matin, on le transfère au SAUS. «Le dimanche matin, je voulais revenir le voir mais on me répond qu’il s’était baladé la nuit et qu’on avait dû le mettre en chambre de crise, avec juste un lit et une caméra pour le surveiller. On m’a dit : S’il s’est bien reposé vous pourrez le voir ce soir. J’ai rappelé à 18 heures. On m’a dit qu’il s’était bien reposé. Alors, s’il s’est bien reposé, je peux venir le voir ? ai-je répondu à mon interlocuteur. Il a semblé surpris et il m’a répondu : Non, ce n’est pas possible aujourd’hui, il vaut mieux que vous reveniez demain.» Martine ne reverra plus Didier vivant.
L'autopsie n'a rien révélé
À 22 heures, ce dimanche soir 26 mai, l’hôpital du Bon-Sauveur prévenait son frère Bruno du décès. «Le docteur ne savait pas de quoi il était mort.» Un obstacle médico-légal ayant été posé, le parquet a ordonné une autopsie «pour vérifier l’origine de ces ecchymoses sur un côté du visage et autour de l’œil gauche», confie une source policière. L’autopsie établira que ces «bleus» sont bien antérieurs au séjour de Didier Lhomme au Bon Sauveur et que son décès avait été provoqué par la formation d’un caillot qui aurait bouché une artère. Bruno Lhomme et Martine Laffont ne se satisfont pas de cette version officielle. Ils ont écrit au procureur d’Albi pour que l’enquête se poursuive.«Quand je suis allée lui rendre visite le samedi, il n’avait pas ces traces au visage. Je suis sûre qu’à un moment, il a voulu sortir de cette chambre de crise. On a dû le repousser et il a dû se cogner». Pour Bruno, son frère, «ça ressemble plutôt à un tabassage .»
Bien sûr, en s’étant occupée de lui pendant presque 8 ans, Martine Lafont n’ignore rien des ennuis de santé que connaissait Didier Lhomme. Cet ancien garçon de café originaire des Yvelines, père de deux enfants, «avait été suivi en alcoologie mais depuis 1 an et demi il ne buvait plus. Il était diabétique et avait une hépatite C.»
Des pathologies qui ont peut-être joué un rôle dans son décès. Son frère et son amie voudraient en avoir le cœur net.
Didier Lhomme aurait eu 49 ans le 11 juin. Depuis le 14 juin, il repose au cimetière des Planques.
http://www.ladepeche.fr/article/2013/08/13/1688926-albi-veulent-savoir-quoi-ami-didier-lhomme-est-mort.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire