REIMS-FISMES (51). Un homme a perdu la vie hier sur la nationale 31, un axe réputé dangereux de l'avis général, et des maires riverains en particulier.
Certes, les causes du terrible drame survenu hier matin sur la nationale 31 restent encore à déterminer. Ce nouvel accident mortel cependant relance le débat sur une route qui a la réputation d'être particulièrement dangereuse.
« Cela fait quarante ans que la question se pose, qu'on milite pour une déviation », précise Germain Renard, maire de Muizon. Il ne se fait pas d'illusion cependant considérant l'état actuel des finances hexagonales. « Il y a eu du mieux, mais il reste beaucoup de choses à faire. Même une déviation en une fois une voie serait une amélioration. »
L'édile évoque des travaux qui ont commencé pour refaire le tapis de sol entre Jonchery-sur-Vesles et Fismes, « mais cela ne va pas forcément améliorer la sécurité ». Germain Renard milite pour des séparations de voies, constatant de nombreux chocs frontaux.
« Pas de visibilité »
Sa collègue de Rosnay, Claudine Normand, confirme. « Cet axe est très dangereux. Régulièrement, des accidents s'y déroulent. Les maires riverains de la nationale alertent souvent sur le sujet, mais il est difficile d'être entendu. » Elle prend pour exemple la traversée de la nationale.
« Ici, il n'y a pas de commerce. Les gens vont faire leurs courses à Muizon. Pour ce faire, ils doivent passer de l'autre côté de la 31 et à chaque fois, ils risquent leur vie. Il n'y a pas de visibilité. » A Jonchery-sur-Vesle, Michel Hennotin, maire, ne cache pas son émotion. Après le drame survenu hier, « c'est la deuxième personne de la commune qui décède sur cette route en peu de temps ». L'élu parle d'une route mal entretenue. Il évoque lui aussi des aménagements nécessaires.
« Ce matin, la route était bloquée jusqu'à Jonchery. La RN31 a été négligée. » Une association militant pour l'aménagement de la nationale a du reste vu le jour il y a une dizaine d'années, Michel Caquot, conseiller général, étant le président. Il explique qu'ils ont fait venir le préfet de région sur place, le 3 juin dernier, pour qu'il constate lui-même l'état de la route. « On a obtenu des crédits pour refaire le revêtement. Evidemment, ce ne sera pas suffisant. »
Michel Caquot parle d'un projet de mise à deux fois deux voies des années 90, qui est resté enterré quelque part. « Depuis qu'une autoroute a été réalisée entre Reims et Rouen, la nationale n'est plus prioritaire. Le carrefour de Prouilly a été réalisé, il reste cependant encore beaucoup de croisements où il faut être patient pour s'engager sur la 31. On passe en kamikaze ! »
http://www.lunion.presse.fr/region/rn31-la-route-qui-fait-peur-jna3b24n204930
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