Un arbre de transmission qui casse, on frôle la catastrophe. L’énorme camion perd le contrôle, désolidarisée, sa benne se couche et barre la route en répandant son chargement de rochers. Ce n’est pas un film, «Le Salaire de la peur» devient réalité. Gardant son sang-froid, le chauffeur a réussi in extremis à éviter une chute vertigineuse dans le torrent plusieurs dizaines de mètres plus bas. Ce torrent destructeur a débordé sauvagement en juin dernier, occasionnant l’arrivée d’une centaine d’engins géants (dont ce camion) et de pelleteuses aux silhouettes de dinosaures jaunes qui, depuis, reconstruisent sans relâche à la force de leurs mâchoires métalliques. Leurs cris stridents résonnent quand elles mordent la pierre et secouent le sol en empilant d’énormes rochers pour protéger les berges. On se souvient du travail héroïque des pellistes creusant au milieu de la crue pour sauver des quartiers entiers en déviant les eaux en furie : «Le Bastan semblait habité d’une intelligence propre comme une bête à tête chercheuse cherchant à démolir le travail des pelleteuses dès qu’elles tournaient le dos», se rappelle un bénévole. À présent, deux d’entre elles viennent dégager la route puis à l’aide de sangles et à la force de leurs immenses godets, elles éloignent le camion du bord du ravin et le poussent au milieu de la route avant de redresser la benne, la soulevant délicatement par le côté. Du travail d’artiste. Des pellistes sont si habiles qu’ils peuvent saisir un œuf posé sur une bouteille sans le casser.
http://www.ladepeche.fr/article/2013/10/23/1736890-bareges-a-deux-doigts-de-la-catastrophe.html
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