Hier, quatre prévenus ont été déférés en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Libourne au terme de leur garde à vue. Ils étaient soupçonnés, notamment, d’avoir dérobé un pistolet-mitrailleur H4 et des sacs contenant, entre autres, des gilets pare-balles appartenant à des gendarmes.
Ces derniers au nombre de trois, interviennent ce dimanche matin du 27 octobre à la salle des fêtes de Bayas, dans le canton de Guîtres. Il est 4 h 25 lorsque les trois militaires du Peloton de surveillance et d’intervention (Psig) arrivent sur les lieux. « La fiesta », selon Pierre Pétriat qui préside ce tribunal, a dégénéré. Les mailles du service d’ordre ont laissé entrer plus de monde que prévu, et bientôt, des échauffourées éclatent.
Les trois gendarmes, appelés sur les lieux, tentent d’apaiser les esprits. Pendant ce temps, quatre jeunes hommes âgés de 20 ans, 23, et 26 ans, originaires de Libourne, Abzac, Saint-Seurin-sur-l’Isle et Bruges, tous largement en état d’ébriété, « font une mauvaise blague », selon l’un de leurs avocats aux gendarmes. Elle ne les a pas fait rire. Mais alors pas du tout.
Tout a été mis en œuvre pour retrouver rapidement le pistolet-mitrailleur, « une arme de guerre », précise le procureur Anne-Cécile Dumonteil. Il sera finalement rapidement retrouvé enrubanné de cellophane et enterré par les soins d’un des quatre. Les empreintes génétiques relevées sur le sac laissé sur place trahissent les auteurs déjà fichés et condamnés plusieurs fois.
Il restait au tribunal à évaluer les responsabilités exactes de chacun. Entre ceux qui avaient volé les sacs, le premier dont on retrouvera les empreintes sur le coffre resté ouvert de la voiture et le second qui a jeté le sac contenant l’arme ; et les deux autres qui l’ont ramassée puis transportée à bord de leur voiture, avant que leur comparse décide l’enterrer.
Voulait-il garder l’arme ? C’est ce que soupçonne la procureur qui ne croit pas à la mauvaise blague, certaine que les prévenus savaient ce qu’ils volaient, et convaincue que l’homme qui a enterré le pistolet-mitrailleur avait l’intention de le garder. « J’ai paniqué », se défend le jeune homme pour expliquer son geste qu’il dit regretter. Pour son avocat, il ne peut être accusé que de recel mais pas de vol puisque l’arme se trouvait déjà dans la voiture.
Selon le conseil d’un des prévenus, silencieux pendant l’audience, comme pour le défenseur d’un autre des quatre jeunes, étonné par le déploiement de forces de gendarmerie dans le tribunal, il manque les éléments intentionnels qui prouveraient l’infraction de leurs clients. Un autre avocat a plaidé, quant à lui, le vol sans réunion et le sursis avec mise à l’épreuve.
Décision du tribunal : tous écopent d’une peine de prison ferme avec mandat de dépôt : 24 mois pour trois d’entre eux et 36 mois pour le dernier.
http://www.sudouest.fr/2013/10/30/saouls-ils-volent-un-pistolet-mitrailleur-1214576-2756.php
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