L'arracheur de sac dort en prison

Lundi, un jeune toulousain de 18 ans a arraché un sac dans la rue. Hier, devant le tribunal, sa désinvolture ne l’a pas aidé. Il a été envoyé en prison pour douze mois lors des comparutions immédiates.
«Elle a lâché le sac quand elle est tombée par terre. Je voulais prendre les sous et revendre ce que je pouvais», explique Joël Kiala avec désinvolture. A 18 ans, il était jugé hier pour la première fois en audience de comparution immédiate. Jusque-là habitué aux audiences du tribunal pour enfants, Joël a vite constaté que la justice des majeurs propose d’autres enjeux.
Cet enfant des cités était poursuivi pour avoir volé deux sacs à une femme, une avocate, rue du Férétra à Toulouse, lundi vers 15 heures. La présidente Rivière résume l’agression : «Vous êtes arrivé en courant, dans le dos de la victime, vous avez essayé de lui arracher ses sacs mais la victime s’est accrochée. Et elle a résisté !»
Dans le box, «l’arracheur» ne bouge pas. Dans la rue il a insisté et tiré à de multiples reprises. La victime est tombée et s’est blessée. Une de ses amies, présente, a couru après le voleur en criant pour qu’on leur vienne en aide. Me Angélique Florenza, avocat de la victime, indique : «Elle s’est accrochée à son sac par réflexe, d’autant qu’il contenait des dossiers». La procureure Regnier Pellat reproche son acharnement au voleur : «Parce que vous aviez besoin d’argent, vous avez tiré à plusieurs reprises, jusqu’à ce qu’elle lâche ! Et vous avez attendu que la rue soit vide pour passer à l’acte, emmitouflé sous votre doudoune».
La magistrate s’agace «d’une oisiveté totale» chez un garçon «déjà condamné par le tribunal pour enfants» et qui n’échappe pas à une autre poursuite : 20 gr de cannabis se trouvaient dans ses poches. Elle requiert huit mois de prison dont deux avec sursis.
«Il a pris conscience tardivement de la gravité de son geste», essaye Me Audrey Valayer, avocat du jeune garçon qui insiste sur son jeune âge. Un argument pas pris en compte par le tribunal. Joël a été condamné à 18 mois de prison dont six mois avec un sursis mise à l’épreuve. Il a été directement placé en détention ; dans le monde des adultes.

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