Tarbes. «Les gardes forestiers m'ont confisqué mes cèpes»

La cueillette des cèpes, comme chaque année, provoque quelques tensions ici ou là… Mais l’aventure vécue par Gérard Couchies mérite d’être contée. Ce retraité tarbais est allé, voici une quinzaine de jours, aux cèpes. «ça fait quarante ans que j’y vais. La nature, c’est ma passion, j’ai initié toute ma famille, les gosses du quartier où j’habite, confie-t-il, mais je n’ai jamais vu ça. J’étais avec un de mes neveux, d’abord à Bouilh-Péreuilh, mais comme il y avait trop de monde, nous sommes partis sur Castelvieilh. Et là, nous étions arrivés depuis quelques minutes, deux gardes forestiers nous ont interpellés. Comme nous n’avions pas de carte, ils nous ont dit qu’on risquait la prison et qu’ils allaient nous infliger une amende de 750 € !» Ce qui fait un peu cher du kilo…

Les cèpes contre l'amende

Encore sous le coup de la colère, notre homme poursuit : «On a parlementé, on a eu beau expliquer que l’on ne savait pas que l’on était dans un bois privé, il n’y a ni panneau ni clôture, que de toute façon, ces cèpes, on ne les avait pas ramassés là mais à Bouilh-Péreuilh, ils ne voulaient rien entendre. Puis, ils nous ont dit que si on leur donnait les cèpes, ils passaient l’éponge. Ils nous ont dit qu’ils allaient les rendre au propriétaire, mais…». Les ont-ils gardés pour eux ? Notre homme n’est pas loin de le croire. Mais pour lui, la vraie question est ailleurs. «Le problème de la carte instaurée par certaines communes, c’est qu’ils ne la donnent qu’aux locaux… Moi, je suis prêt à la payer, cette carte, comme un permis de pêche ou de chasse, mais c’est impossible. Cela dit, je comprends que dans certaines communes, ils en aient marre de voir leurs bois ratissés par des cueilleurs qui en font commerce, des gens qui n’ont pas de bois et que l’on retrouve en toute impunité, tous les jours, au marché. Là, je peux concevoir que ce soit du vol. Mais moi, j’en avais un panier, c’est pour ma consommation personnelle, la famille et les amis.» Consommation personnelle, comme si c’était une substance illicite, du genre cannabis… «Au printemps, j’aime bien aussi aller ramasser du muguet, bientôt, ce sera aussi interdit ?», demande-t-il en guise de conclusion. Si le muguet se vendait au prix du cèpe, peut-être bien que oui…

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