vendredi 21 mars 2014

Il a étouffé sa fille tétraplégique : cinq ans de prison avec sursis ont été requis

Cinq ans de prison avec sursis ont été requis vendredi devant la cour d'assises de Melun contre le père de Johana, jugé pour avoir étouffé dans son sommeil sa fille de 6 ans dont le lourd handicap lui était devenu insupportable.
Invitant la cour à prendre en compte "les circonstances douloureuses" de ce drame mais aussi la "personnalité" d'Americo Carneiro, l'avocate générale a demandé aux jurés d'assortir cette peine d'une mise à l'épreuve de trois ans avec "obligation de soin".
"C'est un homme inséré dans la société, qui assume ce qu'il a fait et le regrette. L'intérêt de la société aujourd'hui n'est pas qu'il soit incarcéré", a souligné Morgane Baudin, rappelant que l'accusé était profondément "dépressif" au moment des faits.
 "Le handicap de Johana ne justifiait pas un tel geste. Ce n'est pas parce qu'on est handicapé qu'on n'a pas le droit de vivre".  
D'après un expert psychiatre, Americo Carneiro, décrit par tous les témoins comme un père aimant et attentionné, se trouvait dans un état de détresse psychologique lorsqu'il a tué sa fille, et son discernement était "en partie altéré".
"Cela n'enlève rien à la gravité de son geste", a toutefois souligné dans ses réquisitions l'avocate générale, appelant les jurés à prononcer une peine "équilibrée", prenant en compte le "droit à la vie" de Johana.
"M. Carneiro aimait sa fille, c'est certain. Mais son geste n'est pas un acte d'amour", a insisté Morgane Baudin. "Le handicap de Johana ne justifiait pas un tel geste. Ce n'est pas parce qu'on est handicapé qu'on n'a pas le droit de vivre".
Americo Carneiro, maçon de 44 ans, est jugé avoir étouffé sa fille unique en plaçant sa main sur sa bouche pendant son sommeil, le 3 janvier 2011, au domicile familial de Boulancourt (Seine-et-Marne). Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Née prématurée, Johana était tétraplégique, épileptique et souffrait d'un fort retard mental. Portant des couches, ne pouvant pas rester assise, elle dépendait totalement de ses parents et du centre spécialisé où elle passait ses journées.
Le verdict est attendu vendredi après-midi.


http://www.sudouest.fr/2014/03/21/il-a-etouffe-sa-fille-tetraplegique-cinq-ans-de-prison-avec-sursis-ont-ete-requis-1499291-7.php

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