jeudi 27 mars 2014

Lourdes. Les deux amoureux volent l'hôtel

Ils sont deux à comparaître pour des faits de vol commis à Lourdes le 22 septembre dernier. Nicolas a 31 ans ; sa compagne, Amélie, 23. Le premier est détenu pour une autre affaire et dispose d'un casier judiciaire bien fourni avec 9 condamnations. Amélie a été condamnée en Espagne, le 27 septembre, pour un autre vol, tout comme son compagnon.
Nicolas a été mis à la porte de chez lui à l'âge de 15 ans. Dans un foyer de Nantes, il fait la connaissance de sa compagne. «On va se marier quand il sortira», avoue, à la barre, Amélie. Les deux amoureux vivent leur idylle sans logement et sont contraints de vadrouiller. «Quand on n'a rien et pas de famille, on doit bien manger», déclare Amélie pour expliquer les vols de son compagnon. De passage pour un pèlerinage à Lourdes, ils louent une chambre dans un hôtel de la ville. Dans la soirée, un violent accident dans la rue de l'établissement réveille le couple. Ils descendent et découvrent un hôtel vide de ses responsables, tous pris de curiosité par l'accident. «On est allés faire un petit tour. Il y avait un sac posé sur un bureau avec 450 € dedans. Un tiroir avec une montre et un collier, et on a pris les 150 € qu'il y avait dans la caisse», avoue Nicolas. Le jour même, le couple quitte Lourdes pour l'Espagne. «Pourquoi avez-vous été arrêtés en Espagne ?», demande le président. «On passait une soirée en amoureux», lui répond Amélie. «Ce n'est pas pour ça qu'on vous a arrêtés !», s'exclame la présidente. Car les deux comparses de cœur n'ont pas tardé à rééditer leurs actes de l'autre côté de la frontière. «On a tapé la caisse de l'hôtel», avoue Amélie. «C'est habituel de voler pour vous ?», demande la présidente. «On était dans une situation précaire, sans logement et sans argent», ajoute l'homme qui ne semble pas inquiet.
Trois mois plus tard, le couple retourne à Lourdes. La gérante de l'hôtel reconnaît les suspects près de la gare. Leur pèlerinage tourne court, ils sont arrêtés par la gendarmerie, et passent aux aveux. Quant au sort des bijoux que l'avocat des parties civiles demande : «Je n'ai pas un planning dans la tête», s'agace Amélie. Estimés par un expert à 3.450 € pour la montre et 1.400 € pour le collier, «on les a vendus autour de 200 € chacun», se souvient Nicolas. Quand la présidente aborde leur avenir, les deux présumés innocents se cherchent du regard. «C'est dur pour elle. Elle est en foyer à Mont-de-Marsan, elle essaye de s'en sortir seule. On va se marier quand je sortirai», déclare Nicolas, «on va se marier bien avant», s'avance Amélie en le regardant. «Je ne suis pas sûre que le mariage soit une priorité», note la présidente.
«Si tous les pèlerins commençaient à voler, on ne s'en sortirait pas», constate Mme le procureure, qui requiert 10 mois de prison pour l'homme et 6 mois avec sursis pour la jeune femme.
Nicolas est condamné à 8 mois de prison, sa compagne à 6 mois avec sursis. Au moment de quitter l'audience, Amélie cherche le regard de Nicolas, elle veut lui parler. C'est trop tard. Pour leur mariage, espérons que les deux amoureux ne voleront pas l'autel.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/03/27/1849214-les-deux-amoureux-volent-l-hotel.html

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