Les agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage ont interpellé un braconnier qui capturait des oiseaux protégés à l’aide de pièges et de filets. Une procédure a été diligentée à son encontre
C
'est semble-t-il, une première du genre en Gironde. Il y a tout juste une semaine, les inspecteurs de l'environnement de la brigade de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) de Saint-Laurent-Médoc ont mené une opération « coup de poing » au domicile d'un particulier à Naujac-sur-Mer, dans le Médoc.
Depuis plusieurs jours, ils avaient repéré cet individu qu'ils soupçonnaient de capturer des espèces d'oiseaux protégées et d'en faire le commerce. Le 13 mars, à l'issue de minutieuses investigations et observations sur le terrain, les agents sont donc passés à l'action. Ils ont sonné à la porte du braconnier présumé et découvert bien plus d'infractions qu'ils ne l'avaient imaginé. Et cela, bien que le propriétaire des lieux, identifiant les visiteurs de l'ONCFS, ait tenté de dissimuler certaines preuves et indices, notamment en relâchant plusieurs petits passereaux protégés et utilisés comme appelants. Avant d'accueillir les agents, il a également détendu des matoles et tenté de détruire des cages destinées à capturer les oiseaux. Les matoles étaient en parfait état de fonctionnement et avaient été semble-t-il récemment utilisées avec des appelants découverts sur place.
Au total, 15 matoles automatiques ont été découvertes et saisies par les agents qui ont mené le contrôle au peigne fin comme le leur permet désormais la loi dans le cadre de l'application de l'ordonnance pénale de juillet 2013.
Dans le jardin, à l'abri des regards, ils ont trouvé plusieurs cages contenant différentes espèces protégées tels que des chardonnerets, verdiers, pinsons des arbres, pinsons du Nord, bouvreuils, bruant zizi, pipit farlouse, alouette lulu, linotte mélodieuse mais aussi deux grives litorne et musicienne. Au total, 32 oiseaux ont été récupérés dans des volières. Les inspecteurs ont également mis la main sur sept oiseaux morts, des verdiers et pinsons, que le propriétaire des lieux avait tenté de dissimuler.
« Il s'agit bien plus que d'un fait de braconnage, c'est une atteinte grave à la protection de la nature et des espèces menacées », gronde Sylvain Atinault, chef du service départemental de l'ONCFS en Gironde.
« C'est un acte de braconnage qui sort du contexte cynégétique », précise le président de l'ONCFS, Henri Sabarot, par ailleurs président de la fédération départementale des chasseurs. « Cette pratique doit être sanctionnée car ces espèces sont protégées et nous sommes en dehors de toute période de chasse. Il ne s'agit pas de mettre toute la nature sous cloche mais il y a des règles à respecter. Les agents ont montré à cette occasion toute la technicité de leur métier. Ce n'est pas un délit de chasse comme il peut y en avoir lorsqu'un fusil n'est pas transporté dans sa housse ou qu'un animal ne porte pas de bracelet après avoir été prélevé. Nous sommes sur un autre volet, celui de la protection de la nature et de l'environnement. »
Convoqué à la brigade de Saint-Laurent, le braconnier a été auditionné et la procédure devrait être transmise au parquet de Bordeaux rapidement. Quatre délits ont été relevés à son encontre qui lui font encourir un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende.
À l'issue de leurs constatations, les inspecteurs de l'ONCFS ont ouvert les cages et les oiseaux ont recouvré leur liberté. Les matoles, cages et pantes, ont toutes été confisquées.
http://www.sudouest.fr/2014/03/19/pince-avec-des-pinsons-1495823-3018.php
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