Moussa Diallo, 17 ans, lycéen d'origine guinéenne scolarisé en première année de CAP «pro-élec» au sein du lycée privé castrais de La Salle depuis octobre dernier, avait été placé en centre de rétention administrative de Cornebarrieu depuis le lundi 24 mars. Après avoir connu deux recours rejetés, il a finalement été remis en liberté hier matin. Le juge des libertés et de la détention a rendu une ordonnance en sa faveur, la cour d'appel ayant constaté «qu'il n'existait pas de certitude sur son âge». En vertu du droit français, Moussa bénéficie donc, pour l'instant, d'un statut de mineur protégé.
«Je suis content, soulagé», exulte Yassine Benqadi, son professeur d'électricité, qui avait organisé - avec succès - une pétition auprès de ses collègues dès la nouvelle connue. Il ajoute : «J'aurai eu honte de ne rien faire. Ce gamin mérite vraiment que l'on se bouge pour lui.»
«Pris en charge par les services de protection de l'enfance, ces jeunes sont accueillis dans les Maisons d'enfants à caractère social (MECS)», précise Marie-Claire Rial, directrice de la MECS de Revel qui a recueilli Moussa et l'a scolarisé à Castres. Elle ajoute : «Le travail d'accompagnement est très varié, passant, pour certains, par l'apprentissage de la langue, pour tous, par l'insertion socioprofessionnelle.» Elle insiste enfin : «Certains de ces jeunes fuient des persécutions politiques, communautaires… Leurs parents sont souvent décédés ou ont veillé à organiser leur départ. Certains eux-mêmes ont été persécutés.»
Moussa a pu retrouver sa maison d'accueil en début d'après-midi. «Il est très éprouvé. Fatigué et surtout anxieux, car son dossier n'est pas réglé pour autant», indique Marie-Claire.
Des profs et des lycéens de De La Salle se sont rendus à Revel en soirée pour fêter son retour.
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