Camille Lepage , une journaliste française âgée de 26 ans a été tuée en Centrafrique. C'est l'Elysée qui a fait cette annonce mardi soir. Cette photographe a été assassinée dans l'ouest de la République centrafricaine où elle effectuait un reportage. "Cela date de deux jours. Camille Lepage était en compagnie des (milices) anti-balaka pour son reportage. Ils seraient tombés dans une embuscade certainement tendue par des éléments armés qui écument la région. Elle a subi des tirs et les anti-balaka ont remonté le corps ainsi que ceux de leurs compagnons. Une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances exactes de son décès", a expliqué une source militaire française.
"Ma fille était une fille exceptionnelle, elle avait la passion du photojournalisme (...) Elle n'avait qu'une envie, c'était de témoigner sur des populations dont on ne parlait pas et qui étaient en danger", a déclaré la mère de Camille Lepage à RTL. "C'est pour ça qu'elle avait été à Djouba, au Sud Soudan. A partir du mois de septembre, elle était partie en Centrafrique. Elle n'avait pas peur", a-t-elle raconté.
A son arrivée à Djouba en 2012, la jeune femme avait notamment travaillé comme pigiste pour l'AFP, dont le responsable photo pour l'Afrique de l'Est, Carl de Souza, a gardé le souvenir d'une jeune femme "très enthousiaste et avide d'apprendre". "Ce n'était pas du tout une tête brûlée. Elle savait exactement ce qu'elle faisait", a assuré Virginie Terrasse, cofondatrice de l'agence Hans Lucas dont faisait partie Camille Lepage.
"Il ne saurait y avoir d'impunité pour ceux qui s'en prennent à la liberté fondamentale"
François Hollande a promis de mettre en oeuvre "tous les moyens nécessaires pour faire la lumière sur les circonstances de cet assassinat et retrouver les meurtriers". Le Conseil de sécurité de l'ONU a "condamné fermement" mardi le meurtre et a réclamé une enquête aux autorités centrafricaines. Selon l'Elysée, c'est une patrouille de la force de pacification française Sangaris qui a découvert la dépouille de la photographe lors d'un contrôle sur un véhicule conduit par des éléments anti-balaka, dans la région de Bouar (ouest), près du Cameroun et du Tchad.
C'est dans cette zone que des combats avaient opposé la semaine dernière un détachement de la force Sangaris à une colonne lourdement armée qui l'avait attaqué. "Il ne saurait y avoir d'impunité pour ceux qui, à travers les journalistes, s'en prennent à la liberté fondamentale d'informer et d'être informé", a assuré le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a également souhaité "que les auteurs de cet acte odieux soient retrouvés et jugés." "Sa mort odieuse montre à quel point les journalistes sont exposés au danger dans leur recherche de l'information, en République centrafricaine comme sur d'autres terrains de conflit", a réagi l'ONG Reporters sans frontières (RSF), "profondément choquée".
Au total, 18 journalistes dans le monde ont été tués depuis le début de l'année dans l'exercice de leur métier, selon RSF.
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