Au bout de la rue, les fonctionnaires sont toujours nombreux. Maîtres-chiens, policiers en civil sont à la porte du Green Ice, une sandwicherie qui a déjà fait parler d'elle au tribunal de Bobigny. Les magistrats avaient ordonné sa saisie en janvier 2012, dans le cadre d'une enquête sur un trafic de drogue, piloté, selon le parquet de Bobigny, par les frères Houmani. C'était la sûreté territoriale qui, à l'époque, avait mené l'enquête.
Des interpellés au lourd passé
« Pas un gramme de drogue n'a été trouvé chez moi », avait avancé Hamid à l'audience, niant le blanchiment. « Tout l'argent de la sandwicherie provient uniquement de la vente des sandwichs », clamait-il. L'autre frère, Djamel, était à ce moment-là en cavale, depuis une permission de sortie de prison, accordée par erreur le Noël précédent. C'est lui aussi qui était mis en cause pour une tentative d'évasion, en mai 2009, lorsque le fourgon de police qui le transportait avait été attaqué au kalachnikov.
A Bobigny, dans l'affaire du Green Ice, Hamid et Djamel avaient écopé de cinq et sept ans de prison pour trafic de stupéfiants, association de malfaiteurs et mise en circulation de fausse monnaie pour des faux billets joués au casino d'Enghien (Val-d'Oise). Un de leurs cousins avait aussi été condamné à trois ans. Le tribunal avait réclamé une amende de 145 000 € et cinq ans d'interdiction de Seine-Saint-Denis. N'en déplaise aux avocats de la défense, qui fustigeaient la manière dont le parquet avait conduit l'enquête, à charge, sans juge d'instruction.
La cavale de Djamel a pris fin un mois plus tard, dans un hôtel de Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne), près de Disneyland. Et coup de théâtre à la cour d'appel de Paris : en mai 2012, les trois suspects avaient été relaxés. La cour d'appel avait estimé que l'affaire jugée à Bobigny n'aurait pas dû faire l'objet d'une comparution immédiate, et que les preuves à charge étaient, dans ce cadre, insuffisantes. En plus de la relaxe, la cour avait ordonné la restitution du Green Ice. Leur avocat de l'époque estimait que cette décision était une « consécration pour le juge d'instruction, garant d'une enquête plus équilibrée ».
Le coup de filet d'hier, lui, a été piloté par un juge d'instruction. Hier soir, rien n'a filtré sur le nombre de suspects interpellés, ni sur les éventuelles saisies.
http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/la-courneuve-vaste-operation-de-police-dans-la-cite-des-4-000-14-05-2014-3839817.php
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