C'est une histoire de vengeance qui fait froid dans le dos. On a appris hier qu'un habitant d'Aussillon, âgé de 54 ans, avait été placé en garde à vue mardi et qu'il serait à l'origine du colis piégé artisanal déposé devant une maison proche de chez lui le 2 juin dernier. Ce jour-là en effet, une femme qui habite rue Jean-Baptiste Corot à Aussillon avait découvert en fin de matinée un colis déposé devant sa porte et destiné à son frère.
En son absence, la jeune femme décide d'ouvrir le paquet mais un bruit suspect l'intrigue et elle décide d'appeler la police. En réalité, il s'agissait d'un colis piégé, contenant une sorte de détonateur et une substance qui reste à déterminer. Mais le dispositif de mise à feu n'a pas fonctionné, où bien n'était pas en mesure de provoquer une explosion.
Après une enquête de terrain, menée notamment par la BSU du commissariat de Mazamet, aidée par la police judiciaire de Toulouse, les soupçons se sont concentrés sur une personne habitant le même quartier. Un homme sans histoire et inconnu de la police qui a été confondu par son ADN retrouvée sur le paquet piégé.
Placé en garde à vue mardi matin, il aurait expliqué qu'il en voulait énormément à ce voisin, mis en cause dans un cambriolage et des dégradations commises sur sa maison il y a quelques mois.
Il se serait «fixé» sur ce personnage, excédé au point de monter une vengeance d'une incroyable disproportion.
Le colis était-il vraiment dangereux ?
L'enquête qui doit se poursuivre devra déterminer si effectivement le colis que l'homme a fabriqué lui-même pouvait blesser (voire pire) ou bien n'était pas dangereux et seulement destiné à faire peur. Des investigations complémentaires semblaient nécessaires à l'issue de la garde à vue qui s'est d'abord déroulée dans les locaux du commissariat de Mazamet puis dans ceux de la police judiciaire de Toulouse.L'homme mis en cause est très bricoleur, passionné de mécanique et de motos anciennes et on ne lui connaît pas d'antécédents judiciaires.De source proche de l'enquête, il aurait convenu lui-même de l'énormité de son geste mais après coup et notamment pendant sa garde à vue.
Hier en fin de journée, le procureur de la République de Toulouse Michel Valet a simplement confirmé que le gardé à vue devait être présenté dans la soirée devant un juge du pôle d'instruction de Toulouse en vue de sa mise en examen. Mais il était encore trop tôt pour dire si l'enquête allait se poursuivre dans le cadre d'une «tentative d'assassinat» ou bien allait s'orienter sur le principe d'un colis piégé mais inoffensif.
Dans tous les cas, la frayeur qu'a pu provoquer ce colis suspect est énorme, chez son destinataire bien sûr mais aussi dans le quartier de la Falgalarié à Aussillon qui a été bloqué une partie de la journée ce 2 juin dernier, le temps que les démineurs agissent.
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