Un pavillon sans prétention à Pibrac avec un grand jardin et des jouets d'enfants. Une petite fille de 23 mois joue sur la pelouse. Sa mère ne la quitte jamais des yeux. Cette enfant qui sourit à la vie appartient à la classe des miraculés. «Elle entame déjà sa deuxième vie», confie sa mère. Deuxième vie parce que mi-mai, un mercredi en début de soirée, sa vie s'est arrêtée de longues minutes.
«Une incompréhension avec mon mari. Je lui ai demandé de lui donner son bain. Je n'ai pas entendu qu'il devait d'abord terminer quelque chose sur l'ordinateur. Tout d'un coup nous avons réalisé qu'elle avait disparu.» Panique dans la maison, tout le monde court. «La piscine des voisins, c'est la première chose à laquelle nous avons pensé». Le père s'est précipité mais n'a rien vu. «J'ai couru jusqu'au bout du chemin. Je suis revenue, je suis repartie à la piscine…» L'enfant avait coulé dans l'eau glacée. «Je l'ai sortie et j'ai tout de suite commencé le massage cardiaque.» Un geste de premier secours, celui qui permet aujourd'hui à l'enfant de profiter de sa vie.
«On peut croire que les lieux sont sécurisés, que nous sommes des parents attentifs mais il n'existe aucune surveillance sans faille. Très tôt dans ma vie de mère, j'ai ressenti le besoin d'apprendre ces gestes qui sauvent comme une nécessité.» Un cours, puis un recyclage un an plus tard, et encore un deuxième. «Il ne faut pas oublier. J'ai suivi ces formations au sein de mon entreprise mais on peut apprendre un peu partout. Il faut le faire», affirme cette mère de quatre enfants.
«Si je n'avais rien fait...»
«Vous savez, c'est terrible. J'ai massé ma fille inerte pendant près de 20 minutes. J'ai failli arrêter pensant que c'était fini, que c'était trop tard. Mais je savais qu'il fallait masser jusqu'à l'arrivée du Smur. Les médecins de Purpan ont été formidables surtout qu'elle a subi un deuxième arrêt cardiaque en arrivant à l'hôpital. Ils l'ont sauvée. Aujourd'hui elle semble en forme et pourtant… Je suis contente, maintenant j'arrive à en parler presque sans pleurer. Si je n'avais rien fait, comment je pourrais vivre aujourd'hui ?»Cette femme ne donne pas de leçon. Le récit de son expérience suffit. «Comment expliquez qu'il faut sécuriser les piscines ? Qui ne connaît pas une personne dont l'enfant a failli se noyer ? À l'installation, nous regardions avec nos voisins l'efficacité de la bâche à barre et de leur alarme, pour nous rassurer eux et nous. Trois semaines avant l'accident, nous en discutions encore avec eux. Nous voulions être certain que nos enfants ne pouvaient pas tomber…» Seulement 24 heures avant l'accident, le propriétaire a mis des produits dans son bassin et a oublié de vérifier le fonctionnement de l'alarme. «Comment le lui reprocher ?, interroge la mère. Ils s'en veulent tellement.»
Il faut se former
Pendant plusieurs jours, ces parents sont restés en réanimation auprès de leur enfant «pour lui donner le maximum d'énergie, d'amour». Et là aussi, ils ont croisé d'autres drames de la vie quotidienne. «Une petite fille ébouillantée par une casserole d'eau brûlante. Elle a échappé quelques secondes à sa mère. Ce n'est pas sa faute. Ce n'est pas la mienne, ni celle de mon mari, si notre fille s'est retrouvée dans cette piscine. Cela peut arriver. C'est un cauchemar. Et une grave erreur de croire que la surveillance suffit. Elle est essentielle, elle permet d'éviter de nombreux drames mais pas tout. Alors il faut être prêt. À combattre un arrêt cardiaque, un étouffement, une brûlure. Écrivez-le : il faut se former aux premiers secours !»http://www.ladepeche.fr/article/2014/06/22/1905166-pibrac-sauvee-de-la-noyade-par-sa-maman.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire