mercredi 23 juillet 2014

Bordeaux : jaloux, il pointe une arme sur son ex-amie

Un revolver Smith et Wesson chargé de deux cartouches pointé sur la tempe. À la barre des témoins de la cinquième chambre du tribunal correctionnel, la jeune femme, victime, raconte avec effroi. "J'ai eu la peur de ma vie." C'était le 15 juin, au petit matin, à la sortie d'une boîte de nuit bordelaise.
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Guy Pagueleguim, 26 ans, a attendu patiemment que son ex-petite amie, qui l'avait quitté deux mois plus tôt, sorte dans la rue pour venir l'intimider. Ils s'étaient rencontrés lors de la Fête de la musique en juin 2012 et avaient vécu ensemble pendant deux ans. Mais il n'a pas accepté la séparation. "Je l'aimais." Pourtant, c'est une arme à la main qu'il surgit entre deux voitures et la met en joue. "Je vais te buter", lâche-t-il.
"C'était juste une menace", explique-t-il à la présidente du tribunal, Cécile Ramonatxo, qui cherche à comprendre les raisons d'une telle violence. Car Guy Pagueleguim, qui précise pratiquer la boxe thaïlandaise, a déjà frappé sa compagne pendant leur vie commune. Des gifles, des coups de poing, de pied, des insultes et des blessures en conséquence pour la jeune femme.
En six mois, la police est intervenue à plusieurs reprises au domicile du couple. "J'avais peur de le quitter", murmure son ex. "Au début, il était gentil mais après il a menacé ma famille. Quand il a cassé la porte chez moi, il a déchiré mes vêtements, mes chaussures, et aspergé l'appartement d'acide et d'eau de javel. Alors, je suis partie chez ma sœur et il m'a suivie là-bas."
Interpellé par la police le 27 juin, Guy Pagueleguim a été placé en garde à vue au commissariat central de Bordeaux et entendu par les enquêteurs de la brigade de répression des atteintes aux personnes (Brap) de la sûreté départementale. Chez lui, les policiers découvriront une machette, un couteau de boucher et des cutters.
"Nous sommes passés très près d'une catastrophe", observe le conseil de la partie civile, Me Ahmad Serhan. "C'est un dossier qui aurait pu se terminer aux assises, constate le vice-procureur Marianne Poinot. "Ce n'était pas un coup de sang, le 15 juin, mais un acte prémédité. Il a patienté plusieurs heures et ce n'est pas de la folie amoureuse. Nous sommes dans un véritable guet-apens."
Me Julien Plouton suggère une peine mixte. Le tribunal ira dans ce sens mais condamnera le prévenu à deux ans de prison dont un an avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans, avec obligation de soins, de travailler, d'indemniser la victime et interdiction d'entrer en contact avec elle. Guy Pagueleguim, en récidive légale et écroué, a été maintenu en détention.

http://www.sudouest.fr/2014/07/23/jaloux-il-pointe-une-arme-sur-son-ex-amie-1622596-2780.php

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