« J’ai un chandelier que je déplace d’une pièce à l’autre. » D’une pièce à l’autre, pas plus : le salon et la chambre. Car ici, ni salle de bain, ni toilettes. Juste un semblant de sanitaires qu’un ami lui a installé. Ils sont dans sa chambre, à quelques centimètres de son lit. Un drap pendu à une corde à linge procure un semblant d’intimité. Mais cette fois, elle est à bout. « Cela ne peut plus durer, il faut que ça s’arrête. Je ne veux pas déménager, juste que le propriétaire fasse quelques travaux pour que je puisse vivre dignement », espère celle qui n’a jamais vécu ailleurs qu’ici.
Elle habite ici depuis 46 ans
Elle n’est pas née dans cette maison, mais c’est tout comme. Ses parents y habitaient quand elle est venue au monde. Après le décès de son père et le départ en maison de retraite de sa mère, elle n’a pas souhaité déménager malgré les conditions dans lesquelles elle vit. « C’est chez moi : toute ma vie, tous mes souvenirs sont ici. Cela dit, je pense qu’on ne doit plus vivre comme ça à notre époque. Je ne demande pas à ce que cette maison soit refaite à neuf, mais le minimum quand même. »À commencer par l’isolation et les murs. « Je suis malade à cause de l’humidité, j’ai sans cesse des bronchites », assure Yvette Millet qui a accroché un peu partout des posters de ses chanteurs préférés « pour cacher la misère » comme elle dit. De haut en bas, les murs sont noirs, il suffit de les frôler pour que des morceaux tombent au sol.
« Ce n’est pas d’aujourd’hui mais je n’osais rien dire. Des amis ont insisté pour que je me manifeste auprès du propriétaire mais à chaque fois il dit « on verra » et rien ne se passe », explique cette femme qui n’en revient pas d’avoir reçu, il y a quelques jours, un courrier lui indiquant que le loyer passait de 160 à 165 euros. « La Caisse d’allocations familiales lui verse directement 177,51 euros chaque mois et je donne 30 euros de ma poche. Il a donc plus que ce qu’il demande mais ce n’est pas encore assez et moi, voilà ce que j’ai en échange. » Aussi a-t-elle décidé, espérant que cela le décidera à faire des travaux, de ne plus verser ces 30 euros à partir de ce mois-ci.
http://www.lunion.presse.fr/accueil/elle-vit-sans-eau-ni-electricite-dans-une-maison-insalubre-ia0b0n374922
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire