Depuis le 22 juillet, un agriculteur, son épouse et leurs trois jeunes enfants vivent en caravane après avoir quitté en urgence la maison qu'ils occupaient à Montcuq. Ce jour-là, la bâtisse a brusquement vibré et s'est lézardée dangereusement.
Les volets bleus de la maison qu'occupaient Yannick Daumens et sa famille dans le quartier Saint-Jean à Montcuq sont clos depuis le 22 juillet. L'horloge aurait pu presque s'arrêter ce matin-là, tant le sol s'est mis à trembler. «Lorsque j'ai ouvert la fenêtre de la chambre des enfants, raconte le père, il y a eu un bruit sourd très fort, les placoplâtres sont tombés sur le lit et toute la maison a vibré.» Yannick fait alors sortir tous les siens dans la cour pour les mettre en sécurité. C'est toute la bâtisse qui vient de bouger, le mur en façade est lézardé depuis la charpente jusqu'au sol. Une cicatrice si profonde par endroits qu'elle fait la largeur du mur. À l'intérieur, des fissures parcourent les cloisons, les murs semblent s'écarter et le sol se creuser.
Yannick, sa jeune épouse et leurs trois enfants, dont un bambin de 2 mois, n'ont plus remis les pieds dans cet ancien séchoir à prunes sans fondations «habillé» en maison, préférant tout laisser sur place, pour camper dans une caravane installée sur leur terrain agricole à Saint-Pantaléon. Yannick Daumens est maraîcher. «Cela va faire un mois que ça dure mais au moins on est à l'abri.» L'agriculteur a bricolé un appentis en bois contre sa caravane qui leur sert provisoirement de terrasse. Les enfants s'amusent dans l'herbe avec leurs chats. «Pour le moment ça va, mais il ne faudrait pas que la situation se prolonge, les nuits commencent à être fraîches.»
Le père ne se déplace plus sans avoir avec lui une chemise cartonnée verte, dans laquelle il conserve scrupuleusement «son dossier». Il y a tout dedans, les lettres adressées aux administrations, la copie de la plainte déposée à la gendarmerie. Pas question pour lui de se mettre à la faute, depuis 3 ans, depuis l'installation de la famille dans cette bicoque qui montrait déjà des signes inquiétants de faiblesse, il paye son loyer (plus de 400 €) et continue de le régler aujourd'hui.
Trouver un toit, c'est maintenant l'urgence mais pas la seule : «Mon fils Nils rentre en 6e, la rentrée approche, j'espère qu'il n'y aura pas de souci au niveau du transport scolaire pour que le bus s'arrête à Saint-Pantaléon.»
http://www.ladepeche.fr/article/2014/08/20/1936935-la-maison-a-vibre-et-s-est-lezardee.html
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