jeudi 25 septembre 2014

Expulsés au mois de juin, ils vivent dans les bois

Deux tentes, quelques couvertures, deux casseroles, le fond d’une brique de lait et de la chicorée. C’est tout ce qu’il reste aujourd’hui à Émilie Jodart et son compagnon, expulsés il y a un peu plus de trois mois et demi de leur domicile situé rue Mozart, près du quartier de La Pertinguette, à Rethel. Jusqu’au 10 juin, les deux Rethélois vivaient avec les trois enfants d’Émilie, Julien, Patrick et Hervé, âgés respectivement de 19, 17 et 16 ans.
« J’avais trop de dettes, je ne recevais plus aucune aide. Mon compagnon ne touche que 400 euros par mois. Alors après avoir quitté notre logement,   mon ex-mari m’a prêté une tente pour mon conjoint et moi. Mes enfants sont restés une semaine avec nous puis ils sont allés chez mon ex-mari à Château-Porcien », raconte la trentenaire. Le couple s’est d’abord installé le long du canal, puis au bout de la promenade des Isles avant d’arriver près des étangs Godart. C’est Ginette Desimeur, la responsable du refuge de l’Asapa d’Acy-Romance qui a eu le premier contact avec eux, venue les voir à propos de l’un de leurs chats qui était malade. « Ils adorent leurs animaux, ce sont des gens qui ont du cœur. Ils nourrissent mieux leurs chats qu’eux-mêmes ! » remarque la protectrice des animaux du Rethélois. « J’en ai six ! Un de 9 ans, deux de trois ans, un de 10 mois de deux de quatre mois. Ils nous réchauffent le cœur, ce sont eux qui nous permettent de tenir le coup », précise Émilie, tenant l’un d’eux dans ses bras. Les six protégés ont d’ailleurs une tente pour eux tous seuls, tandis qu’Émilie et son compagnon dorment dans l’autre. Leur tente n’est plus imperméabilisée et un petit trou laisse rentrer l’eau à l’intérieur quand il pleut. Dans de telles conditions, il est évidemment difficile de dormir, d’autant plus que les températures ont fortement chuté depuis quelques jours. Pour ce qui est de la nourriture, elle s’est résumée à des pommes par moment, jusqu’à quasiment plus rien aujourd’hui.

Pour se laver, ils chauffent l’eau dans une casserole

« Heureusement, certaines personnes viennent nous apporter de la nourriture. Un Rethélois nous aide aussi pour nos chats. » Pour se laver, les deux sans domicile fixe vont chercher l’eau vers la gare, la font chauffer dans la casserole et se lavent dans la tente. Émilie, déjà inquiète, craint encore plus pour les mois à venir. « Nous ne pourrons pas passer l’hiver dans ces conditions », annonce-t-elle.

http://www.lunion.presse.fr/accueil/expulses-au-mois-de-juin-ils-vivent-dans-les-bois-ia0b0n413149

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