Une famille de foudroyés appelle le CHU à l'aide

Mireille et Hervé Gumez ont été foudroyés avec leurs deux enfants lors d'une randonnée en Corse en juillet 2013. Coma, brûlures, troubles de la marche, tous ont passé près de deux mois en milieu hospitalier.

Depuis Annecy, où ils résident, ils viennent de bénéficier de l'expertise de l'équipe de consultation pour les foudroyés du CHU de Toulouse. Mise en place en 2012, cette consultation pluridisciplinaire de kéraunopathologie (spécialité qui traite des conséquences d'un foudroiement) est unique en France. Elle a accueilli une trentaine de patients dont trois par télémédecine.

«Seuls »

Hier, vendredi 31 octobre, pendant deux heures et par télé consultation depuis l'Institut européen de télémédecine de l'hôpital Purpan, un spécialiste des brûlures, un psychiatre et un spécialiste de réanimation ont écouté et conseillé Mireille et Hervé Gumez, 53 et 51 ans. «C'était très important pour nous. Depuis notre sortie du centre de rééducation, nous nous sentions seuls. Grâce à leurs précédentes consultations, les médecins de Toulouse pouvaient nous parler des conséquences d'un foudroiement», explique Mireille Gumez qui a notamment pu faire examiner sa brûlure au pied.
Lors du foudroiement, Mireille et son mari se sont «réveillés» près d'une heure après, au sol, sans pouvoir bouger. Leurs enfants, âgés de 19 et 22 ans, ont été transportés par hélicoptère à l'hôpital d'Ajaccio alors qu'ils étaient encore dans le coma. Ils n'ont pas souhaité participer à la consultation. «Ils ont tourné la page. Ils sont concentrés sur leurs études, ils vont mieux », confie la maman qui raconte ses baisses soudaines d'énergie, sa difficulté à monter et descendre des escaliers, ses séances hebdomadaires de kiné, 15 mois après.
«Le bilan d'une telle consultation est positif : on peut échanger avec des patients éloignés, la vidéo de la séance nous permet d'avoir un dossier complet », argumente le professeur Christian Virenque, un des trois responsables de la consultation. «Le foudroiement est un événement violent, toutes les victimes méritent d'être entendues et suivies » rappellent les médecins toulousains.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/11/01/1983070-une-famille-de-foudroyes-appelle-le-chu-a-l-aide.html