"Je vais te cramer (...) Et si tu crames pas, je vais t'arracher tes dents".Même visage d'adolescent, même parcours chaotique. Ichane Abdallah, 25 ans, et son ami Benamar Slimani, 23 ans, affrontent, mal à l'aise, la détresse des proches d'une femme victime d'un geste fou, le 27 au 28 mars 2012, aux Clayes-sous-Bois (Yvelines).
"Je regrette sincèrement mon geste... je voudrais demander pardon à la famille", a bredouillé le premier, jugé pour assassinat, au côté du second, renvoyé notamment pour le délit de non-empêchement de crime.
De l'essence, un briquet
Cette nuit-là, après avoir beaucoup bu, Abdallah, jeune homme désoeuvré, se rend, en compagnie de Benamar, chez sa petite-copine, qui l'hébergeait de temps en temps. Il est alors 02H30. De l'essence est déversée sur le seuil de la porte, un briquet allumé... tout s'embrase. L'ami, lui, reste dans l'ascenseur, porte fermée.Dans l'appartement, la petite copine, une amie venue passer la nuit et sa mère se débattent avec les flammes. Les pompiers parviennent à sauver les deux jeunes femmes, mais pour la mère de 59 ans, il est trop tard. Suspendue au rebord de la fenêtre au sixième étage, elle finit par lâcher prise quelques minutes avant l'arrivée des secours.
"Je vais te cramer (...) Et si tu crames pas, je vais t'arracher tes dents"... Depuis plusieurs semaines, le jeune homme déversait des menaces et insultes incendiaires sur sa compagne, avec qui il vivait une relation tumultueuse depuis deux ans. Ils auraient dû se marier en juin 2011, mais le jour J, le futur époux n'est pas venu, prétextant après-coup une garde à vue. "Elle m'avait fait croire qu'elle était vierge avant moi... je m'en fichais qu'elle le soit ou pas, c'était le fait qu'elle me l'ait pas dit, c'était une question de confiance", a-t-il justifié devant ses juges.
Elle se décide à rompre
De là, leur relation s'était détériorée peu à peu au point que la jeune femme, se disant victime de violences, avait décidé de rompre. Quinze jours avant les faits, elle avait accepté cependant de renouer avec lui mais sous certaines conditions : pas de relations sexuelles, ce qui avait mis le garçon dans une colère noire.Le jeune homme soutient avoir agi, l'alcool aidant, pour faire réagir sa petite amie dont il était fou amoureux. Mais assure-t-il, il ne voulait pas la tuer, convaincu aussi que l'appartement était inoccupé ce soir-là.
Aujourd'hui, la petite amie, regard éteint, est "déchirée par une souffrance duale", selon son avocat Me Jean-Michel Scharr. "La perte d'une mère et la culpabilité d'avoir fait entrer le monstre dans la famille".
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