Trois hommes ont été condamnés à une peine de prison avec sursis, hier, au tribunal correctionnel. Ils ont été reconnus coupables de violences aggravées commises dans un bar aux Cabannes, en décembre dernier.
«Là, c'est du niveau école maternelle.» Ce mardi après-midi, la présidente du tribunal correctionnel ne cache pas son désarroi face aux raisons qui, le 2 décembre dernier, dans un bar des Cabannes, ont abouti à ce que le vice-procureur François Hébert qualifie de «véritable règlement de comptes». Une violente bagarre a, en effet, éclaté dans ce débit de boissons de la haute Ariège pour un motif plus que futile : un client, tout juste arrivé avec quatre autres personnes, a pris la chaise d'un autre qui, lui, était déjà attablé depuis un moment !
Sauf que cela n'a pas convenu au frère du «grugé». Il est donc allé chercher quelques collègues de travail, logés au terrain de camping voisin, et tout ce beau monde est revenu avec, selon la procédure, un taser et deux couteaux. Personne n'a été touché par les lames mais trois personnes, parmi les accompagnants du «piqueur» de chaise, ont reçu des coups de taser et d'une queue de billard.
Leur «vengeance» accomplie, les huit hommes sont repartis et les cinq victimes ont appelé les gendarmes… qui ont eu du mal à exercer leur mission. Voulant vérifier les alcoolémies des uns et des autres, ils se sont proprement fait «jeter» et ont donc abandonné.
Il n'empêche que Jérémy, Pierre, Joël, Valérie et leur fils Quentin ont porté plainte. Seuls trois des huit agresseurs ont été interpellés : Samuel, qui a «tasé» Quentin et Jérémy, Alvaro, qui a participé à la bagarre après avoir reçu un coup de poing, et Joao, absent au procès, qui a menacé Valérie, Quentin, Jérémy et Pierre avec son couteau.
«Les prévenus disent avoir été provoqués et s'être défendus. Mais n'oubliez pas ce témoin qui affirme qu'il n'y a eu aucune provocation lors de l'histoire de la chaise et que tout est rentré dans l'ordre après. En revanche, ils sont revenus dans le bar après pour en découdre», lance Me Alzieu, avocate des parties civiles en réclamant 1 000 € de dommages et intérêts pour Pierre et Joël, blessés, et pour Jérémy, pour les coups reçus. Le ministère public, lui, requiert 8 mois avec sursis contre Samuel, «le meneur», 6 mois avec sursis contre Joao, «qui n'a pas l'air de s'intéresser à tout ça», et 4 mois avec sursis contre Alvaro, «le manipulé».
L'avocat de la défense, Me Casellas-Ferry n'est évidemment pas d'accord. «Mes clients sont responsables pénalement, certes. Mais qui a commencé ?», lance-t-il. Il demande donc «l'exclusion» des demandes de la partie civile «pour les responsabiliser» car, plaide-t-il, «on ne peut pas faire n'importe quoi et venir se plaindre après de ce que ça finit mal. Mais c'est sûr que les prévenus, en revenant à plusieurs, n'ont pas eu une bonne idée».
Le tribunal suit le réquisitoire contre les prévenus, en y ajoutant l'interdiction de port d'arme pendant 2 ans, et les condamne, solidairement, à verser 1 500 € à chacune des parties civiles.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/01/21/2033119-prison-avec-sursis-apres-la-violente-bagarre.html
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