vendredi 6 février 2015

Il avait aidé les braqueurs du tabac

Le 2 mars 2012 à Puy-l'Évêque, trois hommes cagoulés et armés d'un pistolet à poing et d'un couteau braquaient le tabac presse. Ils étaient conduits par Imad B., 22 ans, jugé hier au tribunal correctionnel de Cahors, pour complicité de vol avec violence et vol aggravé.
Lors des auditions, le prévenu refuse de répondre aux questions. La seule chose qu'il admet est de conduire la voiture de son père. Celle à bord de laquelle il transporte les trois braqueurs cagoulés. Ce 2 mars 2012, décrit la victime, trois jeunes, très minces, habillés de la même façon pointent une arme de poing sur le buraliste et son épouse, puis se font remettre la caisse, soit 2 200 €. Des témoins alertent la gendarmerie.
«Comment expliquez-vous la présence de ce véhicule devant le tabac presse», interroge hier la présidente du tribunal correctionnel de Cahors. «Je ne sais pas» se borne à répondre le prévenu, très peu loquace, et ne mesurant pas la gravité de ses actes. «Ce jour-là a été une douche froide pour les buralistes. Trois individus très menaçants rentrent dans le tabac. Le véhicule est par la suite identifié. Le prévenu nie les faits, ceci étant, il y a assez d'éléments qui permettent de le localiser. Il a transporté ses petits camarades cagoulés. Les faits sont parfaitement constitués. Ce dossier est une parfaite illustration de ce qui se passe aujourd'hui dans ce pays, même dans les contrées les plus reculées. Je demande 3 000 € au titre du préjudice moral» indique Me Pascal Le Bihan, avocat des buralistes, parties civiles.
«C'est compliqué, très compliqué. Il y a grandeur et servitude. Je vais commencer par servitude. Je n'ai pas de projet éducatif, pas de projet de travail, pas de projet amoureux» fait valoir Me François Faugère, avocat du prévenu. «Maintenant la grandeur. Son père est là. Son histoire, c'est l'histoire de la France. Son père est retraité des fonderies du Lot-et-Garonne. Il a six enfants, dont certains ont réussi, ont, je dirais, une vie normale. Il y a un frère incarcéré et il y a lui. Il est soutenu par sa famille. Ce jeune est récupérable. Il n'a pas été trop scolarisé et là on veut l'incarcérer. Quel est l'intérêt, la détention provisoire n'a rien apporté» poursuit son avocat. Sans grande conviction, le prévenu indiquera vouloir se former.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/02/06/2044276-il-avait-aide-les-braqueurs-du-tabac.html

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