«Il a par exemple expliqué avoir des relations très lointaines avec Philippe Lemaître, ce secrétaire d'une association de la police nationale (ANAS) chargé d'aller auprès de lui à la pêche aux informations confidentielles», poursuit RTL. Mais «d'après les investigations, au cours des 12 derniers mois, les deux hommes se sont pourtant contactés via leurs téléphones portables à 511 reprises, un chiffre colossal qui intrigue beaucoup les enquêteurs.»
Ces derniers ont également retrouvé dans l’ancien bureau de Bernard Petit «un mémo, 7 pages écrites à la main, remplies d'arguments pour préparer sa défense avant une garde-à-vue qui lui semblait inévitable». Arrivé il y a un an à la tête du «36» avec l'étiquette d'un grand flic de gauche, Bernard Petit, 59 ans, avait cherché à incarner l'exemplarité. Il a chuté brutalement, soupçonné d'avoir violé le secret d'une enquête.
Il avait évoqué le «devoir d'exemplarité» des policiers
Placé en garde à vue début février, soupçonné d'avoir renseigné l'ex-patron du GIGN, Christian Prouteau, avant son interpellation début octobre dans un dossier de corruption, Bernard Petit a été mis en examen et immédiatement suspendu, ce qui a été un vrai séisme pour le «36», siège légendaire de la police judiciaire parisienne qui vit une série noire.En décembre 2013, la nomination de cet homme discret aux fines lunettes était survenue en pleines turbulences. Son prédécesseur Christian Flaesch, étiqueté proche de la droite, venait d'être écarté par Manuel Valls, à l'époque ministre de l'Intérieur, pour avoir prévenu un proche de l'ex-président Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, d'une convocation pour être entendu comme témoin.
Bernard Petit, alors n°3 de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) où il a fait l'essentiel d'une carrière jugée brillante et sans faille, arrivait avec l'image d'un «grand pro» capable de dépoussiérer le «36», tout juste centenaire. A peine a-t-il commencé -non sans mal car il n'était pas du sérail- à imprimer sa marque que le Quai des Orfèvres est frappé fin avril par une première secousse: l'affaire du viol présumé d'une touriste canadienne par des hommes de la brigade antigang, la BRI, au siège de la PJ. Le nouvel homme fort fait face et évoque le «devoir d'exemplarité» des policiers.
Un «tueur sous ses airs de ne pas y toucher»
Quelques semaines plus tard, fin juillet, deuxième électrochoc avec le vol de 52 kg de cocaïne dans les locaux du «36». Et nouvelle épreuve pour Bernard Petit qui garde la confiance du gouvernement et réussit même un sans faute en janvier, après la tuerie de Charlie Hebdo et la prise d'otages de l'Hyper Cacher, où ses hommes sont en première ligne.Las. En l'espace de quelques jours, l'homme a chuté, à la surprise générale, même si certains de ses détracteurs le décrivent comme un «homme de réseaux», voire en «tueur sous ses airs de ne pas y toucher».
http://www.20minutes.fr/societe/1554271-20150304-nouveaux-elements-enfoncent-ex-patron-quai-orfevres
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