Les faits débutent de la manière la plus banale qui soit. De passage rue Dufay mercredi vers 18 h 45, des fonctionnaires de la brigade anticriminalité constatent qu’une transaction se déroule entre un piéton et un automobiliste. Ils remarquent que le piéton remet au conducteur un sachet contenant une poudre blanche contre une somme d’argent.
Les policiers interviennent alors en flagrant délit et réussissent à interpeller l’automobiliste, tandis qu’une seconde patrouille arrive en renfort. Sa cible est de récupérer le vendeur. Mais celui-ci s’est enfui en courant. L’un des gardiens le prend en chasse. La course-poursuite les amène à la place de Franche-Comté, au cœur du quartier Bougenel.
À un moment donné, les deux hommes se retrouvent face à face. C’est là que les choses s’enveniment. Le suspect commence à frapper le fonctionnaire. Les violences s’accroissent encore avec l’arrivée d’autres jeunes. Le groupe d’hommes, âgés entre 16 et 26 ans, s’acharne sur le policier à coups de poings et coups de pieds. Ce déluge de violences est destiné à récupérer l’arme de service, mais le fonctionnaire ne la lâche pas et se débat pour la conserver. L’un des protagonistes réussit à récupérer sa matraque télescopique pour lui asséner de nouveaux coups sur la poitrine protégée par un gilet pare-balles.
Les agresseurs disparaissaient à l’arrivée des renforts de police, mais la victime a réussi à les identifier.
Quelques minutes après l’agression, c’est le branle-bas de combat à la brigade de sûreté urbaine. Pas moins de quinze policiers procèdent à trois premières interpellations, dès mercredi soir. Deux autres ont suivi peu après 8 h hier matin.
Les suspects, qui sont défavorablement connus des services de police, ont été placés en garde à vue et entendus. Les auditions visaient notamment à déterminer le degré d’implication de chacun des protagonistes. Hier soir, ces derniers étaient toujours en garde à vue. Le parquet de Belfort attendait d’avoir le dossier pour statuer et pour envisager d’éventuelles poursuites.
Un service exceptionnel
Le policier agressé, lui, a été conduit au centre hospitalier de Belfort. Les médecins lui ont prescrit une interruption temporaire de travail de huit jours. Malgré cet arrêt de travail, il a tenu à assister, hier matin, à la cérémonie de prise de fonctions du commissaire divisionnaire Thomas Kieffer. Il se trouvait dans la garde du drapeau. Son sens du service public et son implication dans son métier n’ont pas étonné ses collègues qui rappelaient les lettres de félicitations que le gardien de la paix de la Bac a reçues pour des missions délicates voire exceptionnelles.L’exemple le plus éloquent est d’avoir contribué à dissuader un désespéré de 42 ans de mettre fin à ses jours, en juillet 2013. Le quadragénaire avait déjà escaladé le grillage qui prévient les éboulements de pierres et s’était installé sur le dos du Lion. Assisté de pompiers du Grimp (groupe d’intervention en milieu périlleux), le policier était descendu en rappel depuis le château. Et avait réussi à convaincre l’homme de renoncer à son geste.
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2015/04/09/belfort-cinq-interpellations-apres-l-agression-d-un-policier
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