Deux mois après la mise en examen d'un suspect dans l'affaire du meurtre de Patricia Bouchon, celui-ci campe sur ses positions et clame son innocence. La voiture incriminée reste introuvable.
Deux mois après l'incarcération d'un suspect dans l'affaire du meurtre de Patricia Bouchon, cette femme de 47 ans tuée le 14 février 2011, alors qu'elle faisait son jogging, à Bouloc, près de Toulouse, la justice ne lâche pas d'une semelle Laurent Dejean. Mis en examen pour «homicide volontaire», le 10 février dernier, cet homme de 35 ans qui clame toujours son innocence, s'explique régulièrement dans le bureau du juge d'instruction Fabrice Rives, en charge du dossier. Après deux mois passés derrière les barreaux de la maison d'arrêt de Seysses, son comportement n'a pas changé. «Il n'a pas varié dans ses déclarations, il se dit toujours étranger à ce meurtre», assurent ses avocats, Mes Hatoum et Darribère.
Élément manquant de cette enquête au long cours, la fameuse Clio de couleur claire n'a toujours pas été retrouvée. Confronté, devant le magistrat instructeur, aux premiers témoins qui assurent l'avoir vu au volant de ce type de voiture dans des périodes proches des faits, Laurent Dejean se veut catégorique : «Je n'ai jamais eu cette voiture entre les mains.» Il évoque simplement l'existence d'une Fiat Punto blanche dont les gendarmes avaient d'ailleurs retrouvé tous les documents, contrairement à la Clio.
Introuvable depuis le début de l'enquête, cette énigmatique Clio première génération, dans laquelle un témoin crucial affirme avoir reconnu le suspect le matin du meurtre, est considérée comme la clé essentielle de toute cette affaire. Ce serait dans cette même voiture que le mis en cause aurait transporté le corps sans vie de la victime avant de s'en séparer à Villematier, 12 kilomètres après Bouloc, sous un petit pont. 31 personnes au total auraient vu Laurent Dejean à bord de cette même voiture, à Bouloc, dans des périodes très élastiques, allant de 2010 à 2012.
Un passé psychiatrique inquiétant
Un véhicule en piteux état qui pourrait avoir terminé sa vie chez un ferrailleur. Confrontés, dernièrement, au suspect, «les témoins varient dans leur déclaration par rapport à ce qu'ils avaient indiqué aux gendarmes, ajoute la défense. Ils ne décrivent pas un homme violent mais simplement caractériel. Ces témoignages, fragiles, ne constituent pas des charges.»
Reste que cet ancien plaquiste considéré aussi comme «volcanique», au passé psychiatrique inquiétant, ne s'est jamais expliqué sur son soudain changement d'attitude après les faits : arrêts maladie en cascade, périodes de longues absences à son travail et finalement internement psychiatrique. Rien non plus sur la perte troublante, quelques jours avant les faits, de son téléphone portable et de sa carte bancaire.
Depuis le début, Laurent Dejean se contente d'affirmer qu'il est malade. Il dit vouloir «coopérer» pour que la justice fasse son travail. «Mais il refuse de servir de bouc émissaire», assurent ses avocats engagés dans un véritable bras de fer judiciaire.
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