Toute la semaine, Alain Berruet va devoir répondre de cet « assassinat » devant la cour d’assises de Pontoise (Val-d’Oise). Cet homme de 63 ans n’a pas reconnu les faits tout de suite. Ami du père de la victime, il a fait mine de l’épauler des mois durant, allant même, selon un témoignage cité par l’Agence France Presse, jusqu’à l’accompagner pour choisir la couronne mortuaire de sa fille.
« Il aurait décidé de se faire justice tout seul »
Finalement confondu par la présence de sa fourgonnette sur les lieux du crime, l’accusé a fini par reconnaître les faits en garde à vue, les justifiant par « un coup de folie ». « C’est l’histoire d’un homme ordinaire dépassé par une situation extraordinaire », explique à 20 Minutes, Philippe Louis, son avocat. Pour la comprendre, il faut remonter près de dix mois avant la nuit du drame.Ce jour-là, Rodolphe, le fils d’Alain Berruet se tue en voiture. Terrassé par le chagrin, le sexagénaire ne comprend pas ce qui a conduit son fils à rouler bien trop vite et sous l’emprise de l’alcool. Il se remémore alors l’histoire d’amour que Rodolphe a entretenue avec Maeva bien des années auparavant.
Son fils ne supportait pas la rupture. Et les deux anciens amants continuaient à s’échanger des SMS. « Jusqu’à ce jour où elle lui a fait comprendre que c’était vraiment fini », poursuit Philippe Louis. Alain Berruet se serait alors imaginé que c’est à cause de la jeune femme que son fils s’est tué, ce soir-là, en voiture. « Il s’est monté la tête et aurait décidé de se faire justice tout seul… », raconte encore son avocat.
Il est retourné chez lui prendre des gants
Le coup de folie ? Les parents de Maeva n’y croient pas. « C’est contradictoire avec l’enquête, lance ainsi Ariane Lachenaud, leur avocate jointe par 20 Minutes. Alain Berruet assure être passé devant le cimetière où son fils est enterré. Il est ensuite retourné chez lui prendre des bottes et des gants pour ne pas laisser de trace avant de retourner chez Maeva. Cela prouve bien que les faits étaient prémédités. »C’est en tout cas l’hypothèse qu’ont retenu les juges d’instruction durant l’enquête. Renvoyé pour « assassinat » devant la cour d’assises, Alain Berruet encourt donc la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict sera rendu vendredi.
http://www.20minutes.fr/societe/1630951-20150615-homme-juge-pontoise-avoir-tue-maeva-23-ans-dizaine-coups-batte-baseball
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