Sans revenus du jour au lendemain, ces deux cadres d’une structure d’aide à domicile ont connu la galère. Désormais à la tête de leur propre entreprise à Biot, elles défendent le droit à l’optimisme
Rayonnante, voire même solaire. Face à son sourire contagieux, difficile d'imaginer les épreuves traversées ces derniers mois par Delphine Bellet.
"Un véritable drame humain", soupire la trentenaire en retraçant sa mésaventure.
Salariée depuis l'été dernier au sein d'une structure d'aide à domicile dans la cité des Remparts, la cadre se retrouve en début d'année face à un point de non-retour. Tout comme ses quatorze collègues: "Du jour au lendemain nous n'avons plus été rémunérés."
Après deux mois de galère, la liquidation judiciaire* est prononcée.
Entre "l'absence de réponse de la hiérarchie"** et la peur de ne plus pouvoir remplir leurs réservoirs d'essence, les salariés vivent des heures difficiles.
Delphine Bellet et sa consœur cadre Faiza el Omri refusent pourtant de se laisser abattre: "On parlait souvent de ce qu'on aimerait faire, des erreurs à ne plus commettre… Plutôt que de râler, mon père nous a dit de nous lancer. On l'a écouté."
L'art de renverser la vapeur
Fortes de leur mauvaise expérience, elles n'en tirent que le meilleur. Repartir à zéro pour faire table rase du passé. Sans pour autant l'oublier.
"Mes anciens collègues? Certains ont changé de voie, d'autres mettront du temps à s'en remettre…", souffle la Cannoise, encore marquée par les mois d'angoisse.
Qui l'ont "changé à vie".
Fermement déterminée à "voir le positif", elle immatricule sa société en avril. Et obtient l'agrément préfectoral le mois dernier.
"Un grand moment de joie", commente-t-elle, selfie à l'appui.
En quelques semaines le tandem installe sa structure d'aide à domicile à Biot.
"Qui est mieux placé qu'un salarié pour monter son entreprise?", lance fièrement la cogérante de F & D Services.
En pointant la connaissance du terrain et du secteur, la jeune femme dynamique veut insuffler un vent d'optimisme à l'heure où les mots "crise" et "chômage" résonnent comme une fatalité.
"Chacun peut prendre en main son destin. Il faut se faire confiance!". Et oser créer. Pour parvenir à décoller et même embaucher: "Nous avons deux salariées. Bien évidemment, nous avons le projet de recruter sur la durée."
L'art de renverser la vapeur. Et d'avoir envie de le partager. Parce que même si elles "ne se paient pas encore", les deux amies désirent montrer que se relever reste possible. Même après une lourde chute. Aux bons entendeurs, elles les saluent d'un "si ça a marché pour nous, pourquoi pas pour vous?"
*La liquidation judiciaire a été prononcée le 3 avril 2015
**Une procédure judiciaire est en cours contre l'ancienne dirigeante de l'entreprise pour escroquerie.
http://www.nicematin.com/antibes/victimes-dune-liquidation-judiciaire-elles-creent-leur-boite-a-biot.2323676.html
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