lundi 12 octobre 2015

Retraites complémentaires : taux plein à 64 ans ?

Le «trou» des régimes de retraites complémentaires dépasse les 5 milliards d'euros. Le patronat et les syndicats se retrouvent vendredi pour une réunion cruciale. Parmi les mesures envisagées figurent une baisse des pensions et un report de l'âge de la pension complète de 62 à 64 ans.
Le gouvernement de son côté encourage les partenaires sociaux à négocier et à trouver un accord. François Hollande a déclaré qu'il serait prêt à valider les conclusions qui émergeraient des négociations entre les syndicats et le patronat. Néanmoins, le chemin semble sinueux.

Négociations tendues

Concernant l'éventuel passage à 64 ans, s'il est acté, il concernerait les régimes complémentaires obligatoires, dont la gestion dépend des partenaires sociaux. L'enjeu est de taille : l'Arcco verse au moins 30 % de la retraite de 12 millions d'anciens salariés.
Et l'Agirc qui concerne 2,7 millions d'ex-cadres représente jusqu'à 65 % de leurs ressources. Ces caisses complètent celle de la Sécu, pour laquelle l'âge légal n'est pas (encore) remis en question, même si les lobbies libéraux sont à la manœuvre dans la perspective de la présidentielle.
La proposition de retraite à 64 ans émane du Medef. Son idée est la suivante : les salariés qui partiraient à 62 ans perdraient 25 % de leur pension complémentaire, et 15 % en cas de départ à 63 ans. Et ceux qui partiraient plus tard toucheraient des bonus de même ordre.

Clivage syndical

Plusieurs syndicats, parmi lesquels la CFTC, la CGC et la CFDT, acceptent le principe, mais pas les montants. En revanche, la CGT et FO ne veulent pas en entendre parler. Mais toutes les centrales demandent des contreparties au patronat, à savoir le paiement de d'avantage de cotisations.
Le Medef pourrait accepter une augmentation sous plusieurs conditions : que les syndicats signent sur l'âge de départ, que l'échéance de la cotisation survienne dans plusieurs années et qu'une autre cotisation soit réduite, celle qui alimente la caisse des accidents du travail et des maladies professionnelles, en excédant de près de 2 milliards d'euros.
Il y a urgence à trouver un accord. Car en l'absence de décision, le régime des cadres arriverait à épuisement de ses réserves en 2018.
De plus, en cas d'échec des négociations, les syndicats et le patronat quitteraient la gestion des organismes. C'est le gouvernement qui devrait prendre en charge les caisses sociales

http://www.ladepeche.fr/article/2015/10/12/2195823-retraites-complementaires-taux-plein-a-64-ans.html

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