lundi 2 novembre 2015

Mort de l'homme qui a précipité la chute du mur de Berlin

Je ne me qualifierais pas de héros qui a ouvert la frontière: en réalité, j’ai agi pour tenter de sauver le système de la RDA», confiait M. Schabowski en 2009, revenant sur les quelques minutes qui ont fait basculer l’Allemagne.
L’ancien journaliste puis porte-parole du comité central du SED, le parti communiste dirigeant en ex-Allemagne de l’Est, s’est éteint dimanche dans la capitale réunifiée du pays. Sa mort est survenue quelques jours avant le 26e anniversaire de l’ouverture, dans la confusion et l’euphorie, de la frontière qui a coupé Berlin en deux pendant 28 ans et marqué l’épicentre de la Guerre froide.

Le mot qui a tout fait basculer : «immédiatement»

Le 9 novembre 1989, après des mois de manifestations massives, le secrétaire général du SED (Parti socialiste unifié) Egon Krenz informe les principaux dirigeants du régime qu’une nouvelle législation sur les voyages à l’étranger vient d’être adoptée. Günter Schabowski, qui énumère face aux médias internationaux les dernières décisions du régime, attend la fin de son point presse pour annoncer l’ouverture des frontières, espérant «éviter les questions».
A 18h53, il sort de sa poche et lit d’une voix monocorde un document annonçant que des visas pour voyager ou émigrer à l’étranger seront délivrés «sans conditions particulières ou raisons familiales». « A partir de quand ?», demande un journaliste. Schabowski bafouille puis improvise: «autant que je sache... immédiatement, sans délai». Plusieurs correspondants de presse bondissent hors de la salle et l’information crépite sur les fils des agences: «Les Allemands de l’Est peuvent se rendre à l’étranger dès maintenant».
Une fois la nouvelle diffusée à la radio, la foule afflue devant le poste-frontière de la Bornholmer Strasse, qui relie Berlin-Est à Berlin-Ouest. Mais les garde-frontières, désorientés, ne savent pas s’ils doivent les laisser passer. A 22h42, la télévision publique de l’Ouest annonce: «Ce 9 novembre est un jour historique. Les portes du Mur sont grandes ouvertes». A 23h30, sur Bornholmer Strasse, un officier finit par donner l’ordre: «Ouvrez la barrière !» La foule se précipite vers Berlin-Ouest. Allemands de l’Est et de l’Ouest, euphoriques, tombent dans les bras les uns des autres. Le Mur s’écroule en quelques jours, précipitant l’effondrement du régime est-allemand.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2015/11/01/mort-de-l-homme-qui-a-precipite-la-chute-du-mur-de-berlin

Aucun commentaire: