jeudi 19 novembre 2015

Pays basque : un ouvrier chute et se retrouve prisonnier d’un silo à maïs à Boucau

Mercredi soir, un Angloy de 46 ans a chuté alors qu'il procédait au nettoyage du silo. Les secours ont lutté dans un contexte de sable mouvant
I
l est 19 h 30, mercredi. Dans la pénombre du quai du Bazé à Boucau, se dessinent les silhouettes des silos de l'entreprise Maïsica. Au pied de ces colosses de 30 mètres, clignotent les véhicules de secours. Pompiers, Samu, police. Un sauvetage aussi singulier que périlleux vient de s'achever sur le site du spécialiste du stockage, séchage et chargement de grains. L'extraction d'un ouvrier d'un silo à maïs

Enseveli jusqu'au cou

Il est 17 h 40 lorsque l'accident se produit. Trois ouvriers procèdent au nettoyage d'un silo à maïs. Une procédure habituelle, qui consiste à détacher le grain collé sur les parois en pente. Mais, soudain, « une partie des grains agglomérée aux parois a dégringolé », explique l'adjudant-chef Éric Fourcade, chef de groupe des 18 pompiers de la caserne d'Anglet qui sont intervenus. Le grain sec enseveli l'ouvrier jusqu'au cou. Il est conscient.

Matière sèche susceptible d'exploser

Sa vie tient aux cordages de sécurité en place pour ce type d'opération. Ses collègues tentent de le dégager de cette nasse de matière sèche, chaude et susceptible d'exploser. En vain. Dès leur arrivée, les pompiers sécurisent l'homme en péril avec cordes et harnais.
« Dès qu'on le dégageait, il s'enfonçait au fur et à mesure »
Indispensable dans ce contexte de sable mouvant. « Dès qu'on le dégageait, il s'enfonçait au fur et à mesure. » Le silo est trop étroit pour progresser, armés de pelles. Les soldats du feu emploient des seaux pour tenter de donner un peu d'air à l'ouvrier, dont les membres sont compressés par les grains serrés. Les efforts paient : le quadragénaire est dégagé jusqu'aux aisselles. Puis, le travail accompli, il est sécurisé.

Course contre-la-montre

Un système de sangles, de barres et de poulies est arrimé pour éviter que l'homme piégé ne redescende dans ses sables mouvants. Mais le système mécanique ne permet pas l'extraction. Une fois encore, les pompiers progressent à la main. « Deux personnes aux aisselles, deux aux cordages », relate le chef de groupe.
Pendant ce temps, les hommes du Groupement de recherche et d'intervention en milieux périlleux (Grimp) mettent en place un dispositif de sécurisation en hauteur (poulies, cordes d'ancrage) au cas où l'homme ne pourrait être sorti par la partie basse du silo.
Le Grimp n'aura pas à actionner son savant système de cordages, doublé d'une barquette. Les pompiers du sol gagnent la course contre la montre. En sapant les amas de grains qui emprisonnent l'ouvrier. Deux hommes grattent à toute vitesse le grain autour du corps de l'ouvrier pour éviter que l'ensevelissement ne se reproduise.

http://www.sudouest.fr/2015/11/19/un-ouvrier-prisonnier-d-un-silo-a-mais-2190160-3944.php

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