Du haut de ses 2 mètres, difficile de ne pas le remarquer. Et c'est sans doute ce qui vaut à cet adjoint de sécurité, qui vient de réussir le concours d'entrée dans la police nationale, d'avoir été passé très violemment à tabac, dimanche matin rue Garbiel-Peri à Toulouse. Cinq individus lui sont tombés dessus. Résultat le nez cassé, le cou touché par un coup, probable, de tesson de bouteille, le dos couvert d'hématomes… Le médecin légiste a accordé 10 jours d'interruption temporaire de travail (ITT). C'est beaucoup
La victime, qui a malgré la bagarre réussi à donner l'alerte a été secourue par des collègues de la brigade anticriminalité qui ont interpellé deux suspects, dont l'un tenait encore la ceinture qui avait permis de frapper son adversaire.
Les deux suspects ont été présentés au tribunal lundi dans le cadre des comparutions immédiates et ont demandé, comme ils en ont le droit, un délai pour préparer leur défense. Le parquet a réclamé leur placement en détention mais la défense, représentée par Me Jean Balbo, a contre-attaqué. «Où est la preuve que cet homme a été frappé parce qu'il était policier ? Nous n'avons rien, exceptées ses déclarations. Ces deux hommes travaillent, ont des garanties de représentation. Pourquoi les incarcérer ?» Le tribunal les a donc placés sous contrôle judiciaire et les a laissés libres.
Cette décision fait hurler les collègues de la victime et le syndicat Unité SGP police Fo. «Quand est ce que la justice prendra-t-elle en compte la protection et la reconnaissance du policier», s'interroge, très en colère Didier Martinez, secrétaire régional. Et au commissariat, notamment à l'unité de surveillance du métro où travaille la victime, «l'écœurement est total», souligne le syndicaliste. «Voilà deux semaines, nous manifestions sur les marches du palais de justice pour dénoncer la violence dont nous sommes victimes, souligne un policier. Les juges vivent sur quelle planète ?»
Celle du droit. D'ailleurs le tribunal a demandé à récupérer le dossier qui aurait entraîné la reconnaissance du policier par le groupe de suspect. Les deux hommes seront jugés mi-décembre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire