samedi 14 novembre 2015

«Vite, il y a des cadavres partout !»

«Je suis encore au Bataclan. 1er étage. Blessé grave ! Qu'ils donnent au plus vite l'assaut. Il y a des survivants à l intérieur. Ils abattent tout le monde. Un par un. 1er étage vite !!!! Vivant. Juste des coupures… Un carnage… Des cadavres partout.»
Tel était le message envoyé hier soir sur Facebook par Benjamin Cazenoves, au Bataclan, dans le 11e arrondissement. Au cœur de l'horreur.
Au cours de cette soirée de cauchemar, les habitants de Paris ont vécu ici et là des dizaines de scènes d'épouvante, à commencer par ce qui s'est passé au Bataclan. «Putain, c'était l'enfer». Sur France Info, Louis, un jeune homme qui assistait au spectacle avec sa mère raconte : «On était en train d'écouter la musique, et puis tout à coup, on a entendu des types qui criaient « Allah Ouakbar» et ils se sont mis à tirer, avec des fusils à pompe, au niveau de l'entrée, en plein dans la foule, sur tout le monde ! Le concert s'est arrêté, ils continuaient à tirer sur les gens. Il y avait gens qui tombaient, c'était terrible. On n'a vu que leurs silhouettes, ils étaient loin de nous. Ma mère et moi on s'est couchés par terre et on a attendu que ça se termine, ensuite, on a réussi à sortir. C'est un cauchemar !» s'exclame Louis en larmes.
«Ils sont rentrés par l'arrière, raconte un jeune homme. Dans un premier temps, ils ont tiré en l'air, tout le monde s'est protégé et ensuite, ils ont tiré des coups de feu sur la foule, avec un fusil à pompe. A chaque fois qu'ils rechargeaient, on allait vers la sortie de secours». D'autres témoins, toujours devant le Bataclan racontent : «On a réussi à s'enfuir, il y avait du sang partout, ils ont tiré au fusil à pompe.»
«Des amis reviennent du Bataclan, raconte un jeune Toulousain qui habite dans le 11e. Ils ont réussi à en réchapper, mais ils ont vu que les types commençaient à abattre les gens les uns après les autres. C'était horrible… Un autre copain qui était serveur dans un des cafés attaqué est entièrement couvert du sang de ses copains. C'est une horreur !»
Non loin de là, dans le 10e arrondissement, un journaliste de Libération qui se trouvait du côté du bar le Carillon et du restaurant «Petit Cambodge», évoque deux tireurs, au moins, qui auraient commencé à faire feu dans le bar, avant de prendre la fuite. L'attaque a eu lieu vers 21 h 20, quand un homme a tiré à l'arme automatique deux salves, l'autre visant «le Petit Cambodge», en face.
«Ça a duré terriblement longtemps» raconte un témoin. «L'homme a levé sa kalachnikov, il a tiré dans le Carillon. On entendait que les gens crier, on n'entendait les détonations et maintenant, il y a une dizaine de corps à terre».
Un autre témoin affirme qu'il y avait au moins quatre ou cinq corps par terre dans le «Petit Cambodge».
Des témoins disent que plusieurs hommes ont surgi et ont «arrosé» les terrasses des deux établissements, provoquant une panique effroyable dans le quartier.
«J'étais rue de Charonne, explique un jeune homme, j'ai entendu un nombre incalculable de coups de feu. Je ne savais ce qui se passait. Les gens criaient parce qu'on leur tirait dessus sur la terrasse à côté. La police est arrivée, mais il y avait des corps, par terre.»
Florence dit être arrivée «en scooter peut-être une minute après». «C'était surréaliste, tout le monde était à terre. Personne ne bougeait dans le restaurant «Petit Cambodge» et tous les gens étaient par terre au bar Carillon. C'était très calme, les gens ne comprenaient pas ce qu'il se passait. Une fille était portée par un jeune homme dans ses bras. Elle avait l'air morte», explique-t-elle.

http://www.ladepeche.fr/article/2015/11/14/2217236-vite-il-y-a-des-cadavres-partout.html

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