A force d'insistance, à grand renfort de plaintes et de courriers demandant l'évacuation de ces résidences mobiles, le collectif a été invité à la mairie le 18 novembre, dans le cadre d'une réunion publique.
Une sorte de discrimination
Le collectif a ainsi dénoncé la situation dans une pétition de 400 signatures : dégradations, immondices au niveau des poubelles collectives, aboiements incessants, combats de coqs, pigeons volés et plumés sur place, feux de camp quotidiens avec du bois coupé alentour... «Tout cela nous oblige à nous barricader, on n'a plus de vie intime, on se sent brimés, victimes d'une sorte de discrimination!»Quelques jours plus tard, alors que le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples se mobilise pour que les gitans accèdent à l'électricité, EDF rétablit le courant, un compteur est installé. «Pas de souci, constate le collectif. Mais le camp est toujours là, sous nos fenêtres...» Un de ses porte-paroles est enfin reçu à la sous-préfecture le 9 décembre.
Une erreur d'adresse
Contre toute attente, cet entretien fait ressortir une anomalie : «Le bémol, indique le collectif, c'est qu'après une ordonnance datant du 21 août du tribunal de grande instance pour faire évacuer le camp, identifié à ce moment-là au niveau de la «rue» et non «avenue» René-Cassin, sous le pont de Lameilhé, les jours suivant la notification de la décision judiciaire le camp s'est déplacé avenue Emilie-de-Villeneuve; l'ordonnance du 21 août n'avait donc plus d'objet!»Ainsi, le 10 décembre, un courrier du sous-préfet Jean-Yves Chiaro conclut : «En l'absence d'une décision de justice visant précisément le terrain illégitimement occupé et les occupants eux-mêmes, toute intervention des forces de l'ordre en vue de leur évacuation constituerait une voie de fait pouvant être sanctionnée à titre personnel par le juge pénal.» Une conclusion qui a surpris le maire Pascal Bugis dans un courrier du 17 décembre dernier, dans lequel il indique que «l'huissier de justice a relancé sa demande de concours de la force publique qui doit être accordée pour faire cesser cette occupation».Impatients en cette période de fêtes bien désagréable pour les voisins, les membres du collectif entendent ne pas baisser les bras : «Tout cela est une bataille étatique et communale, juste pour une erreur d'adresse, au détriment de l'intérêt du citoyen... le citoyen de base sacrifié sur l'autel de la sainte République», constatent-ils amèrement.
http://www.ladepeche.fr/article/2016/01/04/2249229-cohabitation-plus-plus-difficile-avenue-emilie-villeneuve.html
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