Il sera inhumé aujourd'hui à Cornebarrieu. Âgé de 42 ans, l'âge de la vieillesse pour la majorité des personnes qui vivent dans la rue, l'homme est décédé, la semaine dernière, en venant chercher un peu de réconfort à la Halte de nuit de Toulouse. Un lieu d'accueil de 25 places pour les personnes en grande précarité créé il y a une dizaine d'années par un collectif interassociations (secours catholique, entraide protestante, Emmaüs, association des cités) et situé dans le quartier du Grand Rond.
«La personne accueillie à la halte est décédée quelques minutes après son arrivée, ont communiqué les responsables. Les professionnels qui étaient présents ont tenté de le ranimer avant l'arrivée du Samu, sans succès. Toute l'équipe s'est mobilisée ainsi que les référents des bénévoles pour gérer au mieux ce triste événement avec les autres accueillis et engager les démarches liées au décès jusqu'en fin de soirée».
Alors que dans le cadre du plan Grand froid, la ville de Toulouse a ouvert 52 lits supplémentaires ce week-end à l'espace social du Grand Ramier, le manque de places pour les sans domicile fixe demeure toujours une problématique localement (beaucoup ne connaissent pas le 115). Et de nombreuses associations œuvrent, souvent dans l'anonymat, pour redonner une «mort digne» aux plus précaires. L'an passé, en France, 450 sans domicile fixe sont décédés dans la rue. «Mais ceux qui sont morts de la rue sont bien plus nombreux, estime Anne Barreda, directrice de la cité Madeleine à Toulouse qui gère plusieurs maisons relais. Vivre dans la rue fait vieillir précocement et tue. Avec l'association Goutte de vie, on s'occupe des obsèques du défunt, avec une cérémonie, on lui trouve aussi une tombe, en lien avec sa famille, s'il en a une».
http://www.ladepeche.fr/article/2016/01/19/2258757-precarite-meurt-rue-aussi-rue.html
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