vendredi 3 juin 2016

Landes : un faux négociant en parfum mais vrai trafiquant de cocaïne et héroïne

Le leader du trafic entre Dax et le littoral a écopé jeudi de deux ans de prison ferme. Deux de ses comparses ont été condamnés à dix mois de prison. 
« J'ai tout entendu dans les tribunaux, mais c'est la première fois que l'on ose me soutenir que l'héroïne est un produit médical. » Cet échange capté jeudi à Dax entre le président du tribunal et l'un des prévenus donne une idée de l'ambiance, lors de l'audience correctionnelle consacrée au trafic de cocaïne et d'héroïne, démantelé lundi entre Dax, Saint-Paul-lès-Dax, Vieux-Boucau et Capbreton. Un vaste coup de filet antidrogue qui a concerné 21 personnes.
Jugés dans le cadre de la procédure dite de comparution immédiate, trois hommes âgés de 28 à 32 ans, présentés comme les pivots de l'affaire, ont occupé les magistrats, le ministère public et les avocats pendant deux bonnes heures.
Alors qu'une autre affaire de drogue d'invergure est actuellement instruite en toute discrétion dans la cité thermale, ce cas spectaculaire pouvait surprendre, si tôt devant les juges. Les éléments dévoilés jeudi en audience montrent que les preuves accumulées dans un premier temps par le commissariat de police de Dax, puis par la brigade de recherches de la gendarmerie, étaient difficilement contestables.
Présentés comme des consommateurs dealers en bout de chaîne, deux des prévenus ont d'ailleurs fini par avouer et livrer leur fournisseur. Né il y a vingt-huit ans au Cameroun, ce dernier est apparu comme le cerveau de l'affaire. Un homme très pro qui veillait à ne laisser aucune prise, ne consommait pas de drogue, ne parlait jamais au téléphone de la nature de la marchandise qu'il dealait avec un réseau espagnol.
Il avait néanmoins été repéré dès 2014 par la police à Dax, avant de se faire oublier quelques mois. Sans sources de revenus officiels, le suspect vivait pourtant luxueusement. Il a tenté de faire croire aux magistrats qu'il était négociant en parfums, dont on n'a retrouvé aucune trace. Le pochon d'héroïne déniché à son domicile ? Une médecine traditionnelle africaine dont il ignorait la nature. Le fusil à pompe retrouvé sous son lit ? Une arme de chasse, achetée 100 euros à un gitan. Elle avait été volée en Seine-et-Marne. À la longue, cela faisait beaucoup trop de mensonges. L'homme a écopé de deux ans de prison ferme. Ses deux comparses, récidivistes, ont pris dix mois ferme chacun. Ils devront se soigner et aussi se méfier des représailles.
http://www.sudouest.fr/2016/06/03/le-trafiquant-etait-au-parfum-2386160-3350.php
 

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