Né en 1922, Grimblat fut un jeune et vrai résistant de la première heure. Jugé et condamné à mort à Nice par le Tribunal de la milice, il écrit ses premiers poèmes en cellule. Il est libéré par les Italiens lors de leur reddition à l'armée américaine. En 1947, il est remarqué par Boris Vian et Raymond Queneau qui l'aident à entrer à la Radiodiffusion-télévision française (RTF). Il écrit rapidement des scénarios et des dialogues pour le cinéma et surtout pour la télévision, va humer quelques mois l'air de New York, anime un atelier de créations et d'idées nouvelles pour Marcel Bleustein-Blanchet chez Publicis et prend la direction artistique des disques Philips.
Mais sa grande affaire restera l'écriture et la production de films. Entre 1969 et 1997, sa société Hamster produira plus de 500 films, dont de nombreuses fictions pour TF1 ou le service public. On lui doit les 106 épisodes de Navarro avec Roger Hanin, la série L'Instit avec Gérard Klein ou Quai numéro un avec Sophie Duez et Le Tuteur incarné par Roland Magdane, ou quelques sagas de l'été comme Le Château des Oliviers ou Les Cœurs brûlés. C'est lui aussi qui a produit l'adaptation télévisée des Allumettes suédoises de Robert Sabatier et les 38 épisodes de Série Noire, puis de Série Rose à la fin des années 80. Dans les années 90, Hamster Films devient le numéro un de la production européenne de fictions et se diversifie dans les spots publicitaires.
Il perd son fils l'année dernière
Les derniers mois du vieil homme furent très difficiles. Affaibli et incapable de se déplacer, il n'a pas pu accompagner en février 2015 son vieux complice Roger Hanin dans sa dernière demeure et fut très affecté de la mort de son fils Jean-Jacques en octobre de la même année. Publicitaire de renom, producteur et même parfois acteur, il souffrait d'un cancer généralisé qui aura finalement eu raison de lui à 69 ans. Amoureux de Venise où il possédait un vaste appartement, Pierre Grimblat avait dû renoncer il y a plusieurs années à s'y rendre. Il vivait d'autant plus mal cette immobilité qu'il avait vécu à 100 à l'heure toute sa vie, passant d'un avion à un plateau de tournage, déjeunant fréquemment au Fouquet's ou chez Lipp, ses deux cantines parisiennes. Marié cinq fois, Grimblat était un séducteur-né...Très respecté de ses pairs, Pierre Grimblat était considéré comme le père de la fiction moderne à la française, celle qui fit pendant trente ans les beaux soirs des grandes chaînes nationales.
http://www.lepoint.fr/series-tv/
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