jeudi 28 juillet 2016

Bordeaux : le gang des voleurs de sandwiches SNCF interpellé

Employés par une société de nettoyage, les agents dérobaient des victuailles dans les frigos des TGV.
Ce ne sont pas des délinquants de grand chemin mais plutôt des pieds nickelés. Ils sont cinq, dont une chef d'équipe quadragénaire, tous employés par une société de nettoyage prestataire de service de la SNCF. La bande, chargée du nettoyage des rames de TGV stationnées la nuit en gare Saint-Jean à Bordeaux, n'a pas su résister à la tentation quand elle poussait la porte des wagons-restaurants.
Avec frénésie, les employés se sont jetés pendant plusieurs mois sur les frigos qu'ils ont littéralement dévalisés. Sandwiches, canettes de soda, mignonnettes d'apéritif, bouteilles de vin, friandises, etc. ont disparu. Le plus souvent consommés sur place au moment de la pause, ou bien au domicile. Au fil du temps, la pratique était devenue une habitude.

Une enquête minutieuse

C'est ce qui a d'ailleurs intrigué les responsables de la SNCF. « On ne comprenait pas qu'une telle quantité de denrées disparaisse de nos réserves, raconte Michaël Gaillard-Ratheau, responsable sûreté à la SNCF pour la Nouvelle Aquitaine. Les sites sont sécurisés et il est difficile pour une personne extérieure de s'approcher sans être repérée. C'est pour cela que nous nous sommes orientés rapidement vers une piste en interne. »
Depuis le mois de janvier 2016, des quantités considérables de boissons et de victuailles ont disparu, représentant un préjudice à la revente estimé à environ 170 000 euros par la direction de la SNCF. « Il y a le préjudice financier pour la marchandise dérobée mais il y a aussi la dégradation de la qualité de service. Ce sont autant de repas que nous n'avons pas pu proposer à notre clientèle. Nous sommes doublement pénalisés », souligne Michaël Gaillard-Ratheau.
Les enquêteurs de la brigade de répression des atteintes aux biens (Brab) de la sûreté départementale, saisis au printemps, ont travaillé en étroite collaboration avec les agents de la Surveillance générale (Suge), en charge de la sûreté ferroviaire. Les policiers ont examiné les emplois du temps des uns et des autres, effectué des recoupements, vérifié les horaires d'arrivée et de départ des TGV… Un véritable travail de fourmi.
Un dispositif de surveillance a également été installé à l'intérieur des wagons-restaurants le plus souvent visités par les voleurs et la lumière n'a pas tardé à jaillir.

Ils passent aux aveux

Les employés de la société de nettoyage ont été vus alors qu'ils ouvraient, grâce à un pass volé, des frigos verrouillés par des cadenas. Parfois, il leur arrivait de forcer la porte pour se servir allègrement.
« Ce type de faits a un caractère exceptionnel, observe Michaël Gaillard-Ratheau. On a mis du matériel à la disposition des policiers pour permettre l'identification des auteurs de ces vols qui ont reconnu les faits. »
Les enquêteurs de la Brab, après avoir ficelé le dossier, ont interpellé les suspects qui ont été placés en garde à vue au commissariat central. Tous ont donc fini par avouer mais ils ont indiqué ne jamais avoir fait de commerce avec la marchandise volée. L'un d'eux admettant toutefois que cela durait depuis très longtemps.
Lors des perquisitions de leurs domiciles, les policiers ont retrouvé des boissons et des aliments volés la veille.
Voleurs et receleurs vont se retrouver prochainement devant le tribunal correctionnel de Bordeaux. En attendant, ils ne s'occupent plus de la propreté des rames de TGV. « On ne peut pas se permettre de conserver ce personnel, conclut le responsable régional de la sûreté à la SNCF. Nous sommes le donneur d'ordre de ce prestataire et c'est à lui de prendre les dispositions utiles avec ses employés. Mais ils ne travailleront plus dans un train. »
http://www.sudouest.fr/2016/07/28/des-agents-volaient-dans-les-frigos-des-tgv-2449615-2780.php
 

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