mardi 16 août 2016

Dordogne : le choc après la mort d'un boulanger dans un accident de la route

Le seul boulanger du village de Bussière-Badil a péri dans un accident de moto, dimanche soir
Dans un village comme Bussière-Badil, petit bourg du nord de la Dordogne, séparé de la Charente par les méandres de la Tardoire, une tragédie ne passe pas inaperçue. Encore moins quand il s'agit d'une figure publique comme pouvait l'être Alain Matu, l'unique artisan boulanger, âgé de 50 ans.

Dimanche soir, peu après 21 heures, la moto de ce passionné de deux-roues a percuté l'avant de la voiture d'un commerçant du secteur, au lieu-dit Les Tuilières, au carrefour entre la D 91, qui relie Piégut-Pluviers à Montbron en Charente, et la C 202, qui monte au bourg. L'automobiliste rentrait chez lui.
Si les circonstances exactes font encore l'objet d'une enquête, Alain Matu a été déclaré mort sur place par les secours. C'est la 29e victime de la route en Dordogne depuis le début de l'année (lire ci-contre).

Impliqué dans la vie locale

C'est un choc brutal pour Jean-Jacques Lavallade, le maire de Bussière-Badil, qui connaissait bien la victime. Encore sous le coup lundi matin, il a assuré la compagne du boulanger de tout son soutien. Pascal Delavergnas, président du comité des fêtes, et présent en tant que volontaire sur les lieux du drame, explique qu'au-delà de son cercle d'amis, c'est « une perte importante pour la vie communautaire ». Alain Matu s'impliquait beaucoup dans la vie associative. Il devait notamment faire le pain pour le repas de la fête du 15 août, lundi.
« On ne sait pas encore ce que va devenir la boulangerie. Ma femme travaillait avec Alain en tant qu'ouvrière. Mais plus qu'un patron, c'était un ami », conclut Pascal Delavergnas.

Un ancien du Pas-de-Calais

Patrick Volker, responsable Front national du Périgord vert nontronnais, a bien connu Alain Matu, engagé auprès de Marine Le Pen dans le Pas-de-Calais lors des régionales de 2010. Une fois en Dordogne, il est resté sympathisant frontiste. Patrick Volker déplore aussi la perte d'un ami, d'une figure de Bussière, mais aussi d'une personne importante du Nontronnais, et au-delà. « Il faisait de bons produits ! Il effectuait une grosse tournée, qui le menait jusqu'en Haute-Vienne. Des restaurateurs, notamment à Saint-Estèphe, vont aussi déplorer sa mort. »
Le militant politique s'en prend aux collectivités : « Le Nord-Dordogne, c'est la misère sur les routes. Elles sont abîmées, négligées. Moi-même qui fus motard, je ne m'y risquerais pas. »

Route dangereuse ?

Au-delà du discours, se pose la question de la D 91, dont le carrefour des Tuilières est en partie masqué par un bâtiment, mais qui possède un stop de part et d'autre, clairement visible. La départementale ne marque pas non plus de virage brutal à cet endroit.
Les conclusions de l'enquête devraient permettre d'y voir plus clair sur les causes de ce drame, notamment l'éventuelle dangerosité du lieu.
http://www.sudouest.fr/2016/08/16/choc-a-bussiere-badil-2468794-1760.php

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