l’origine, un problème d’ordre administratif.
Chez Isabelle Delfant-Hoylaerts, c’est clairement l’angoisse qui domine. Voilà quelques mois maintenant qu’elle connaît de graves problèmes administratifs concernant l’un de ses trois enfants, Alessandro, 12 ans. Ce dernier est atteint d’un handicap très lourd : un autisme non-verbal, qui nécessite une attention de tous les instants.
« Illégale »
Cette mère de famille belge, fonctionnaire européenne, actuellement en détachement, et qui demeure à Montredon-des-Corbières, ne bénéficie plus de couverture sociale pour son garçon depuis qu’il a été admis à l’IME (Institut médico-éducatif) de Narbonne. Elle craint sérieusement qu’Alessandro ne puisse plus fréquenter l’établissement si la question n’était pas rapidement réglée. Le dossier s’avère complexe.
« Comme je suis fonctionnaire européenne, je n’ai pas de numéro de sécurité sociale. Jusque-là, rien d’anormal, c’est la Commission européenne, à Bruxelles, qui couvre mes dépenses de santé. Seulement, en réponse à un courrier de la Commission, l’IME a répondu que la prise en charge d’Alessandro n’était pas médicale. D’où le refus de l’institution européenne d’assurer le paiement des soins… »
Dans un premier temps, Alessandro avait été admis deux jours, puis trois jours, par semaine à l’hôpital de jour Élise Saunier. « Récemment, il a quitté l’hôpital de jour pour intégrer pleinement l’IME, quatre jours par semaine, puisque je tiens à le garder une journée entière, auprès de moi, en semaine. Mais comme il y a cette difficulté financière, ç’a été finalement refusé. Il ne s’y rend que les lundi et mercredi », détaille Isabelle Delfant-Hoylaerts.
« Epilepsie »
« Je considère que cette décision est totalement illégale. Son parcours de soin est obligatoire. On ne peut pas l’amputer comme ça. Il s’agit d’un défaut de soin. D’autant qu’Alessandro a besoin de cette prise en charge, de ce travail qu’il effectue à l’IME. Il grandit, son caractère s’affirme, il crie beaucoup, et ce n‘n’est pas évident de comprendre ce qu’il désire. Il doit se canaliser. Dernièrement, il a même été victime d’une crise d’épilepsie… Ce n’est pas rien. »
« Lettre à Macron »
La mère de famille, qui a pris attache auprès d’un avocat, a également sollicité les associations Sésame Autisme et Autisme Europe. Et pense adresser une lettre au Président de la République, Emmanuel Macron. « J’irai jusqu’au bout, je frapperai à toutes les portes. Je suis triste pour Alessandro, qu’il pâtisse de cette situation, qu’il perde du temps dans son parcours de soin à cause de l’administration. C’est profondément injuste. Je ne supporte pas l’idée qu’il puisse en souffrir. Surtout qu’il souffre déjà assez comme ça de ne pas pouvoir communiquer… »