samedi 30 avril 2011

Les braqueurs condamnés

Il aura fallu plus de deux heures et quart au jury de la cour d'assises de la Dordogne pour répondre aux quatorze questions qui lui étaient posées sur la culpabilité de Marcel Lallevé et Belkacem Zallit, les deux auteurs du vol à main armée commis en avril 2009, au supermarché Mutant, de Terrasson.
Belkacem Zallit, 31 ans, a été condamné à huit ans d'emprisonnement pour le braquage de la grande surface et le cambriolage commis dans ce même lieu en janvier 2009.

Accusés égo-centrés
Marcel Lallevé, 26 ans, a été reconnu coupable pour l'attaque du Mutant, mais pas du cambriolage de janvier, bien que Belkacem Zallit ait dit le contraire lors de son audition en matinée. Il a été condamné à une peine mixte de cinq ans de prison dont un an avec sursis et mise à l'épreuve de trois ans assortis d'une obligation de soins, de travail et d'indemniser les victimes.

Les peines prononcées à l'encontre des accusés sont inférieures aux réquisitions de l'avocate générale, Odile De Fritsch, qui avait demandé pas moins de 9 ans pour Zallit et pas moins de 7 ans pour Lallevé.

« On ne peut pas justifier deux crimes par la commission d'autres délits. La détention de stupéfiants, c'est interdit », avait-elle mentionné, balayant d'une phrase l'explication d'une « dette à un créancier » avancée par Belkacem Zallit.

Des excuses, ou plutôt des justifications à ce passage à l'acte, un soir d'avril 2009, la cour en a entendu un certain nombre pendant ces trois jours d'audience : « une dette », « un besoin d'argent », l'aide « généreuse » à un ami ou encore des enfances brisées qui auraient rendu ces deux hommes « faibles et influençables ».

« On ne soigne pas sa souffrance par une autre souffrance », a asséné Me Patrick Pagès, avocat de deux parties civiles absentes au procès, cherchant à replacer du bon côté de la barre le mot « victime » dans ce dossier. Des victimes qui ne se « complaisent pas », qui ne « sont pas dans le ressentiment ni la vengeance », mais qui ont vécu une « agression criminelle » commise par « deux accusés qui sont encore égo-centrés » pour Me Béatrice Ceccaldi, avocate du gérant du Mutant et de la caissière menacée avec un couteau (lire « Sud Ouest » d'hier).
Des Pieds Nickelés
Dénonçant une banalisation des vols à main armée et une nécessité d'en finir par le respect de la loi, Me Alain Pagnoux, l'avocat de la SAS Mutant a fait valoir que « les victimes ne doivent pas être concernées par le lourd vécu des deux accusés ». Une vie et des personnalités que les deux avocats de la défense, Me Éric Barateau pour Belkacem Zallit et Me Amandine Cartayrade pour Marcel Lallevé, ont cependant brandies pour contrer des « réquisitions énormes » et « choquantes ».

« C'est un braquage fait par des amateurs, des gens immatures qui n'ont pas réfléchi aux tenants et aux aboutissants », a souligné Me Cartayrade. Me Éric Barateau de poursuivre en qualifiant le duo de « bras cassés » et de Pieds Nickelés, énumérant les mégots de cigarettes oubliés ou encore la longue journée d'attente derrière le Mutant avant de se décider à passer à l'action à l'heure de la fermeture.

« Marcel Lallevé est une personne qui s'est égarée à un moment dans sa vie. Cette affaire de 2009 était la dernière. Il a changé », insiste Me Cartayrade. « Belkacem Zallit n'est pas un truand. Il ne s'est pas dérobé face à ses responsabilités. La carapace que l'on vous a présentée n'est qu'un sous-poil de chat des rues. Il a les possibilités de se reconstruire », a souligné Me Éric Barateau.

Malgré ces « frémissements d'espoir » pour leur avenir, avancés par leurs avocats, c'est la mâchoire serrée pour Belkacem Zallit et le visage en larmes pour Marcel Lallevé, qu'ils ont accueilli le verdict hier soir, avant d'être tous deux conduits en maison d'arrêt, l'un pour y prolonger sa détention, l'autre pour commencer à y purger sa peine.

Les deux hommes ont dix jours pour faire appel de leurs condamnations
http://www.sudouest.fr/2011/04/30/les-braqueurs-condamnes-385358-4625.php

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