Deux hommes ont été tués et un autre grièvement blessé jeudi soir lors d'un règlement de comptes à l'arme automatique, rue d'Alésia (XIVe). Selon les premiers éléments de l'enquête, la scène se déroule vers 22h30. Trois jeunes hommes sont attablés à la terrasse du Café Plaisance. Soudain, deux hommes armés de Kalachnikov font irruption. Immédiatement, ils font feu en direction des trois clients.
Six à sept impacts de balle ont été relevés par une journaliste du Parisien.fr sur la devanture du café, toujours fermé ce vendredi matin. Après les faits, les assassins présumés repartent calmement en voiture. Ils n'ont pas été retrouvés, confirme la préfecture, qui évoque un possible «règlement de comptes». Une Audi et une moto de grosse cylindrée vraisemblablement utilisées par les tueurs ont, elles, été découvertes, dans la nuit de jeudi à vendredi, brûlées Porte de Vanves, non loin du lieu du crime. La brigade criminelle a été saisie de l'enquête .
Jeudi soir, le quartier a été aussitôt bouclé par les forces de l'ordre. Une large bâche blanche a été déployée sur le trottoir face au café, situé à l'angle de la rue d'Alésia et de la rue des Suisses, pour dissimuler le travail de la police qui était encore à pied d'oeuvre vers 3 heures du matin. L'établissement est souvent ouvert tard le soir et fréquenté par des habitués, selon des habitants du quartier.
Aucune hypothèse écartée
Sur place, un homme a déclaré qu'une des victimes était son cousin germain et qu'il appartenait à la communauté des gens du voyage. Les trois victimes sont domiciliées rue Raymond-Losserand, dans une cité de briques rouges, non loin du bar où ils ont été abattus. Elles étaient connues des services de police. La personne blessée a été admise à l'hôpital et son état est jugé sérieux, selon la préfecture de police.
La brigade criminelle a déclaré vendredi à l'AFP qu'«aucune hypothèse n'était exclue» en l'état des investigations. «A ce stade», elle affirme ne pas privilégier une «rivalité entre bandes». «Il est beaucoup trop tôt pour faire un lien avec des rivalités entre bandes, une affaire de stupéfiants ou autres. Il n'y a pas, à ce stade, de liens avec des bagarres récentes dans ce quartier», a ajouté la brigade criminelle.
Un peu plus tôt ce vendredi, une source proche de l'enquête avait évoqué l'éventualité d'une «rivalité entre bandes» entre cités HLM du XIVe arrondissement, récurrentes dans ce quartier depuis de nombreuses années notamment à la cité dite du 156, rue Raymond Losserand.
«D'un seul coup, j'ai vu ces jeunes par terre plein de sang»
«On était à côté de ces trois jeunes», a raconté à quelques journalistes, Pascale, témoin de la scène, qui était attablée avec une amie. «Ils avaient une vingtaine d'années», a précisé la dame. «D'un seul coup, j'ai vu comme une rafale arriver mais je n'ai pas vu ce qui s'est passé», a-t-elle précisé : «Mon amie m'a dit qu'elle avait vu deux ou trois hommes cagoulés (approcher de l'établissement, ndlr) et d'un seul coup j'ai vu ces jeunes par terre plein de sang». Ayant d'abord cru «à une blague», la femme avoue avoir ensuite «été traumatisée».
Les règlements de comptes, selon les policiers spécialisés, sont rares à Paris ces dernières années et semblent souvent liés à des affaires de stupéfiants. Selon la police, les deux auteurs présumés ont fait preuve de «détermination et de sang froid». «Des pistolets mitrailleurs et fusil à pompe ont été utilisés», a également dit sur place, Stéphane Pelliccia, du syndicat de police Unsa.
Le dernier règlement de comptes connu dans la capitale remonte au mois de juin 2010. Deux hommes avaient été tués et trois autres blessés par balles, à l'arme automatique, par des inconnus à l'angle des rues Letort et Versigny, à deux pas du boulevard périphérique dans le XVIIIème arrondissement.
http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-la-double-execution-peut-etre-liee-a-une-rivalite-entre-bandes-22-04-2011-1418588.php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire