samedi 21 mai 2011

Braquage du Champion : relaxe pour les auteurs présumés

Les auteurs présumés du braquage du supermarché d'Ailly-sur-Noye, en mars 2007, ont été relaxés jeudi. Le vol avait été très violent.

Il était beaucoup question de Leon avant-hier... Non que ce fût le prénom d'un prévenu : on parlait d'une voiture, une Seat Leon TDI 150, qui semblait confondre les quatre hommes répondant du braquage du supermarché Champion d'Ailly-sur-Noye, au sud de la Somme, le 22 mars 2007.

Ce matin-là, la scène est violente: le trio, dont les témoins réussissent à apercevoir la peau noire, se sert de bombes lacrymogènes, il donne des coups, tire des cheveux et profère des menaces (« Si tu bouges, t'es mort»). Une victime saigne, une autre fait un malaise cardiaque ; toutes sont choquées. Puis les voleurs s'enfuient à bord d'une voiture de couleur sombre.

L'enquête va bénéficier du travail scientifique des gendarmes, qui relèvent d'abord des empreintes de pneus sur le parking. Un lien est établi avec la fameuse Leon louée le 19février à Coulommiers. Les gendarmes vérifient: ce sont les mêmes pneus. On retrouve le loueur : Ferdinand, 29 ans, qui explique avoir agi pour le compte de son beau-frère et sur l'insistance de sa femme. « Il devait partir en vacances avec des copains. J'ai fait ça pour rendre service...»

Les quatre autres nient en bloc et pourtant, ils ont été contrôlés tour à tour dans cette voiture dans les jours qui ont précédé ou suivi le braquage picard. Ils ont parfois même été flashés à grande vitesse sur l'autoroute. Djimé explique: « Dans le quartier, c'est comme ça, on se prête les voitures ».

La procureur rappelle qu'au tribunal de Dijon, pour des faits similaires, commis à la même époque, à bord de la même voiture, les cinq hommes d'une vingtaine d'années, originaires du même quartier de Meaux (Essonne), ont été condamnés à des peines allant de huit mois avec sursis à deux ans ferme (peines qui se sont ajoutées à des casiers déjà bien chargés).

Sans avocat, le club des cinq va très bien se défendre seul. Amine insiste: « Un témoin a dit que le conducteur avait le type européen, vous croyez que ça me ressemble ?» Bakari est le plus loquace: « Condamnez-moi à ce que vous voulez, mais expliquez-moi ce qui prouve vraiment que ce vol, on l'a fait?»

L'argument est imparable : la procédure établit en effet qu'ils sont montés dans la Leon la veille et le lendemain du braquage, mais pas qu'ils en sont sortis le 22 mars, à 6h30, à Ailly.

La décision amiénoise, en totale contradiction avec celle de Dijon pourtant basée sur la même enquête, pourrait faire l'objet d'un appel de la part du parquet.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Braquage-du-Champion-relaxe-pour-les-auteurs-presumes

Aucun commentaire: