Recherché pour la mort d'un maçon samedi dernier à Moissac, en Tarn-et-Garonne, l'agresseur a sans doute également frappé à Toulouse. La victime, blessée par dix coups de couteau, est indemne « par miracle ». Où va s'arrêter cette cavale sanglante ?
Un mort et un blessé grave. Et après ? Cette question obsède les enquêteurs de la section recherches de Toulouse depuis qu'ils pistent un homme de 27 ans, soupçonné d'avoir frappé à mort Mohamed Belhachemi samedi dernier à Moissac. Ce maçon de 23 ans voulait simplement calmer une altercation. Il l'a payé de sa vie. Les gendarmes enquêtaient sur cette affaire quand un deuxième dossier est venu s'ajouter à leurs investigations.
Un Toulousain, lui aussi âgé de 23 ans a été agressé dans son appartement du quartier Rangueil dans la nuit de samedi à dimanche, 4 heures après l'altercation mortelle de Moissac. La victime ne se souvient plus de grand-chose en raison d'une sérieuse consommation de vodka qui a effacé une partie de sa mémoire. Entendu le dimanche, ce garçon sans passé particulier a évoqué deux copains avec qui il avait bu de l'alcool… Réentendu mercredi soir par les services de la sûreté départementale, il a évoqué les suspects de Moissac. Et les policiers, même prudents, ont pris l'hypothèse très au sérieux. En revanche, le blessé a été incapable d'indiquer l'origine de l'altercation particulièrement violente.
Blessé de dix coups de couteau dont l'un a touché le muscle cardiaque et provoqué un hématome, l'homme a été sauvé par les médecins.
Son ou ses agresseurs sont-ils ceux qui ont également « frappé » à Moissac ? Pas de commentaire côté police sauf que le dossier… a été repris jeudi par le groupe homicide de la SR de Toulouse, les gendarmes déjà en charge de l'enquête tarn-et-garonnaise.
À Toulouse, rien n'a été volé chez la victime. Alors pourquoi ce déchaînement de violence ? C'est ce qui inquiète gendarmes et policiers. En fuite vers l'Espagne et peut-être le Maroc, le suspect numéro 1 a-t-il agressé d'autres personnes. Que cherchaient-ils ? À Moissac, la rixe qui a entraîné la mort de Mohamed Belhachemi, qui n'y était pour rien ni de près ni de loin, serait liée à une dette sur fond de trafic de drogue. À Toulouse, rien ne permet d'avancer le trafic de stupéfiants comme moteur de l'agression. « Cela ressemble à une fuite en avant sur fond d'alcool et de drogue », glisse un proche du dossier. Pas du trafic mais de la consommation. Une fuite en avant forcément inquiétante. Surtout chez un suspect qui a déjà eu de nombreux soucis avec la justice, qui a déjà été emprisonné et qui n'est pas du genre à se rendre aux enquêteurs…
http://www.ladepeche.fr/article/2011/05/21/1087644-de-moissac-a-toulouse-la-cavale-sanglante.html
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