Depuis lundi, Igor, Straïa et leur bambin de 2 ans, Shamil (il s'agit de prénoms modifiés), dorment sous un pont de Carcassonne, dans une petite tente que leur a gracieusement fourni la Croix-Rouge.
Ils sont réfugiés, demandeurs d'asile en situation régulière, mais l'accueil d'urgence à Carcassonne est saturé depuis plusieurs mois.
10 euros en poche
Leur histoire est d'une tragique banalité. Igor est maçon dans un petit village du Daguestan, la république la plus au Sud de la fédération russe. Le pays est en proie à une lutte féroce entre les wahhabites, intégristes musulmans, et les autorités. « On était pris entre deux feux, raconte Igor, mon employeur wahhabite qui me croit favorable aux autorités et l'État qui pense que j'ai la même idéologie que mon employeur. »Avec un simple baluchon et de très maigres économies, le couple et l'enfant ont pris un aller simple en train pour Moscou. De là, un passeur les a cachés dans un camion jusqu'à Montpellier.
Récupérés errants par la Cimade, ils sont orientés vers la préfecture de région, seule habilitée à fournir un permis provisoire de séjour.
Pas le droit de travailler
Mais le précieux permis ne leur donne pas pour autant le droit de travailler, alors, ils finissent par atterrir à Carcassonne et solliciter du CADA, le service que la loi française prévoit pour tous les réfugiés munis d'un titre de séjour, une place en accueil d'urgence. Hélas, l'accueil est saturé depuis plusieurs mois et malgré la bonne volonté des services de la préfecture de Carcassonne, le couple et l'enfant sont placés sur liste d'attente.Parrainés par Réseau éducation sans frontières, un groupe actif dans l'Aude, les réfugiés parviendront à trouver un peu de nourriture, un interprète; la Croix- Rouge et les Restos du Cœur feront le reste en attendant. Igor et sa famille ont déjà fait un aller-retour en train à Montpellier pour obtenir un permis de travail, mais faute de billets, ils ont été verbalisés. Optimistes malgré tout, Igor et Straïa sourient à la main tendue par les bénévoles de RESF, mais sont inquiets de la présence d'un journaliste.
De l'autre côté du pont, un couple kosovar campe depuis deux mois avec une gamine de 11 ans.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/06/24/1114330-ils-dorment-sous-un-pont-avec-un-enfant-de-2-ans.html
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