Il présente de sérieuses difficultés pour se déplacer. Se place, courbé, dans le box. Argue de problèmes de mémoire, mais aussi de surdité. La présidente Nourith Reliquet règle cette question vite fait : « Dans la procédure, il n'apparaît pas de problèmes d'audition. De mémoire, oui... mais pas d'audition. » Car en effet, la mémoire du prévenu semble flancher : « Je ne me souviens pas... On avait bu... Mais si elle le dit, c'est que c'est vrai. » « Elle », c'est une petite fille de 6 ans et demi qui a raconté avoir subi des attouchements sexuels de la part de Claude Vasseur le 29 mai dernier. Ce jour-là, la petite passe la journée avec son père, séparé de sa mère. Le papa a pris pour habitude de passer du temps chez le prévenu, rencontré dans un bar, c'est donc tout naturellement qu'il décide de venir avec sa fille - sans savoir que Claude Vasseur avait depuis 2008 interdiction d'approcher des mineurs. Après un apéritif bien arrosé, les deux hommes décident de faire la sieste. La petite Eléonore* accompagne son père dans le jardin. Ils s'endorment. Claude Vasseur s'approche de la petite, son père ne réagit pas, assommé par l'alcool. Le papi réveille Eléonore « en procédant à des attouchements par-dessus le pantalon ».
Le prévenu ne conteste ni n'atteste les faits. Mais son casier judiciaire ne fait qu'alourdir son cas. Première peine en 1996 : 18 mois pour agression sexuelle sur mineure de 15 ans. Puis 2006, 2008, 2010... « À chaque fois c'est pour des mineurs de moins de 15 ans », note la présidente. Le comptable retraité a pourtant toujours réussi à échapper à la prison. Il évoque une « bêtise ».
« Il n'est pas fréquent de voir un monsieur de l'âge de Mr Vasseur en comparution immédiate, commence la procureure. Il y a l'aspect fragile du prévenu, mais je vous demande de prendre du recul : cette fragilité est sans commune mesure avec les dégâts qu'il peut faire. (...) Il y a un sentiment d'impunité totale chez Mr Vasseur. » Elle requiert trois ans de peine plancher. La partie civile, représentant la maman de la petite, réclame des dommages et intérêts. Pour la défense, Me Demarque reprend les conditions de détention que connaît ce monsieur de 83 ans « obligé de dormir par terre parce qu'ils sont trois dans une cellule de deux » . Il soulève des contradictions dans le dossier mais ne se fait guère d'illusions : « J'ai dit à Mr Vasseur, avec un casier comme le vôtre, vous allez être condamné. » Effectivement : trois ans de prison dont 18 mois avec sursis tombent. Plus la révocation d'un ancien sursis. « Vous allez passer deux ans en prison, vous comprenez, monsieur ? » Il acquiesce.
Pour la partie civile : 2 000 E pour la mère en tant que représentante d'Eléonore et 800 E à titre personnel.
Le prévenu ne conteste ni n'atteste les faits. Mais son casier judiciaire ne fait qu'alourdir son cas. Première peine en 1996 : 18 mois pour agression sexuelle sur mineure de 15 ans. Puis 2006, 2008, 2010... « À chaque fois c'est pour des mineurs de moins de 15 ans », note la présidente. Le comptable retraité a pourtant toujours réussi à échapper à la prison. Il évoque une « bêtise ».
« Il n'est pas fréquent de voir un monsieur de l'âge de Mr Vasseur en comparution immédiate, commence la procureure. Il y a l'aspect fragile du prévenu, mais je vous demande de prendre du recul : cette fragilité est sans commune mesure avec les dégâts qu'il peut faire. (...) Il y a un sentiment d'impunité totale chez Mr Vasseur. » Elle requiert trois ans de peine plancher. La partie civile, représentant la maman de la petite, réclame des dommages et intérêts. Pour la défense, Me Demarque reprend les conditions de détention que connaît ce monsieur de 83 ans « obligé de dormir par terre parce qu'ils sont trois dans une cellule de deux » . Il soulève des contradictions dans le dossier mais ne se fait guère d'illusions : « J'ai dit à Mr Vasseur, avec un casier comme le vôtre, vous allez être condamné. » Effectivement : trois ans de prison dont 18 mois avec sursis tombent. Plus la révocation d'un ancien sursis. « Vous allez passer deux ans en prison, vous comprenez, monsieur ? » Il acquiesce.
Pour la partie civile : 2 000 E pour la mère en tant que représentante d'Eléonore et 800 E à titre personnel.
*Le prénom a été modifié
http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2011/07/19/le-pedophile-de-83-ans-part-en-prison.shtml
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