Les voleurs de cuivre sont prêts à tout, on le savait déjà, après les câbles des lignes de chemin de fer, les cimetières, ils s'en prennent maintenant aux églises. Deux voleurs ont été arrêtés en voulant emporter leur butin.
DEUX hommes ont été arrêtés à Saint-Quentin, dans la nuit de lundi à mardi alors qu'ils tentaient un vol bien audacieux. En effet, les chasseurs de cuivre rivalisent d'ingéniosité ces derniers mois pour subtiliser le moindre gramme de cuivre qui, avec la flambée des cours des métaux, peut joliment arrondir les fins de mois, pour peu que l'on connaisse un ferrailleur peu regardant sur la provenance du métal.
Au quartier Europe, l'église Jean-XXIII, implantée au cœur de la cité, a la particularité d'être née avec le quartier, dans le début des années 70. L'architecture est originale, le toit est très bas et surtout il est recouvert de larges tôles en cuivre.
Notre duo de chasseurs de cuivre a eu l'information, on ne sait comment et a donc décidé de passer à l'acte, en plein été, en ce début du mois d'août.
Apprentis couvreurs nocturnes
Le centre d'appel de la police à Laon reçoit, vers 2 h 30 mardi matin, le coup de fil de riverains surpris de voir que des apprentis couvreurs démontent le toit de l'église. Une patrouille du commissariat de Saint-Quentin se rend immédiatement sur les lieux sans véritablement croire que cela puisse être possible.
Les policiers de la brigade anticriminalité n'aperçoivent aucune âme qui vive mais des plaques de cuivre manquent sur le toit de la maison de Dieu. En inspectant les lieux, ils les découvrent cachés dans un petit bosquet et, non loin de là, les outils qui ont servi à dépecer l'édifice religieux. La planque discrète et silencieuse commence. Dix minutes plus tard, deux hommes arrivent, regardent et repartent. Ils reviennent dix minutes plus tard, l'un s'approche d'une camionnette en stationnement non loin de là, et l'autre va récupérer les outils laissés imprudemment sur les lieux.
L'alibi : « Une visite au cimetière »
Pensant qu'ils vont peut-être prendre la fuite, les policiers se manifestent et demandent au duo la raison de leur présence. L'un des deux panique : « Je me suis recueilli sur une tombe au cimetière non loin de là. » Devant l'énormité du mensonge, le second soupire et avoue que quelques minutes avant ils ont démonté les plaques en question.
Pensant avoir été trahi par le bruit et craignant que les riverains aient prévenu la police, ils avaient préféré s'éloigner. Mais l'appât du gain étant trop fort, ils ont décidé de tenter d'emporter les plaques. Au moment du contrôle de police, ils n'avaient pas pour projet de s'enfuir mais de charger les plaques de cuivre oxydé dans la camionnette.
Les deux hommes, des amis, sont âgés de 37 et 26 ans. Ils habitent Bellenglise et Lehaucourt et sont défavorablement connus de la gendarmerie. A l'issue de leur garde à vue, ils ont été remis en liberté, dans la journée d'hier. Ils sont convoqués le 6 décembre prochain devant le tribunal correctionnel de Saint-Quentin pour vol en réunion et dégradation. Dépecer le toit d'une église, une première en France et une affaire peu ordinaire pour les hommes et femmes du commissaire David Boileau
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/deux-voleurs-de-cuivre-demontent-le-toit-dune-eglise
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